En conviant plus d’une quarantaine de Chefs d’Etat et de Gouvernement africains, la Maison Blanche organise pour la première fois de son histoire, un sommet Etats-Unis/Afrique. Pour autant, l’intérêt des Américains pour l’Afrique ne date pas d’aujourd’hui.
En effet, à la fin de la seconde Guerre Mondiale, acteurs majeurs de la victoire des alliés sur les Allemands, ce sont les Américains qui presseront la France, l’Angleterre, le Portugal et l’Espagne d’accélérer respectivement le mouvement d’indépendance de leurs colonies en Afrique.
Même si pendant toute la période de la Guerre froide, raisons d’alliances obligent, les Etats-Unis laisseront le soin à leurs alliés, à l’exemple de la France ou de la Belgique, de défendre le capitalisme contre l’expansion du communisme en Afrique, ils ne seront jamais bien loin.
En Afrique du nord, indéfectible allié de l’Egypte, l’administration américaine accorde d’importants moyens financiers et militaires au régime de Sadate, puis à celui de Hosni Moubarack. Dépendant de l’aide américaine, encouragée par ce dernier, l’Egypte sera le premier pays arabe à reconnaitre et à signer un accord de paix avec Israël. Un rapprochement qui bouleversera le rapport de force entre Israël et les autres pays arabes.
En Afrique subsaharienne, les Etats-Unis soutiendront le rebelle Jonas Savimbi contre le régime procommuniste installé à Luanda de Edouardo Santos avant de lâcher son allié à la fin de guerre froide.
En République Démocratique du Congo, alors Zaïre, l’administration américaine qui avait soutenu le régime de Mobutu à bout-de-bras, abandonnera ce dernier en faveur de Désiré Kabila qu’elle soutiendra avec le Rwanda.
Mais ce que l’on retient surtout de l’intervention militaire des Américains en Afrique, c’est l’échec du plan Opération Restore Hope en Somalie, sublimement retracé à travers le film ‘’La Chute du faucon noir’’ de Ridley Scott.
Ainsi, en raison des clichés grossiers véhiculant une Afrique perpétuellement dévastée par des guerres et des famines, les compagnies américaines hésiteront à investir en Afrique et l’administration américaine préférera se contenter d’opérations humanitaires.
Les opérations humanitaires, à l’exemple du plan President's Emergency Plan for AIDS Relief lancé par George Walker Bush pour lutter contre le Sida dans les pays étrangers et principalement en Afrique.
C’est l’adoption par le congrès américain de la loi ‘’African Growth and Opportunity Act (AGOA) pour soutenir les économies des pays africains qui va sonner l’intérêt économique des Etats-Unis pour le continent.
D’autant plus que la donne a changé. Aujourd’hui six des dix pays qui enregistrent le plus fort taux de croissance au monde se trouvent en Afrique. De quoi donc aiguiser l’appétit des majors américaines pour les matières premières en Afrique.