Revendiquant soit la hausse, soit le paiement de certaines primes dont la Prime pour incitation à la performance, les agents du Conseil économique et social ont initié, le 4 août, le premier mouvement d’humeur de l’histoire de cette institution vieille de 55 ans.
Exaspérés par les comportements de leur hiérarchie, qui se refuse à ouvrir des discussions relatives à leurs revendications, les employés du Conseil économique et social ont initié, le 4 août dernier, la première grève de leur institution. «C’est la première fois que nous posons ce genre d’acte cela voudrait dire que nous sommes des gens sérieux, des agents assidus mais cette assiduité ne nous dispense pas de revendiquer», lance le porte-parole du collectif, poursuivant : «Nous revendiquons un certain nombre d’acquis. Nous buttons devant un problème d’effectif, nos simulations sont faites à partir d’un effectif de 46 agents, or le secrétaire général nous dit que nous sommes 71 agents». Sûr de son fait, ProsperAtome demande qu’un contrôle des effectifs soit effectué. «Qu’on nous apporte la liste qu’on fasse l’appel afin que chacun réponde à son nom et si on arrive à nous démontrer que nous sommes 71, nous dirons OK par rapport à l’enveloppe», suggère-t-il, avant de trancher : « Si c’est le contraire il y aura lieu de relever cette prime mensuelle».
Les grévistes réclament entre autres, le relèvement de la prime mensuelle, la valorisation de la prime de session, le payement intégral de la prime de la session extraordinaire de la loi des finances rectificative et le versement de la prime d’incitation à la performance. «Le secrétaire général dit qu’elle n’a aucune prime à relever surtout pas celle mensuelle. Or vu l’enveloppe prévue pour le paiement de cette prime mensuelle nous disons qu’il est normal que cette prime soit revue à la hausse et selon nos estimations nous pensons qu’un agent peut avoir 16100 francs le mois. S’agissant de la PIP, on nous a fait comprendre que nous n’avions pas droit à la PIP alors que, le Premier ministre a dit que la PIP est réservée à tous les agents publics de l’État gabonais», a indiqué Atome Prosper.
Le porte-parole du collectif explique que la méthode de revendication adoptée par les grévistes consiste à se vêtir de noir pour exprimer le «deuil» qui les accable, tenir chacun une pancarte de protestation pour manifester leur irritation vis-à-vis de leur hiérarchie tout en étant à leur poste. Une stratégie à laquelle aurait très peu goûté le deuxième vice-président de l’institution qui a eu recours à la gendarmerie pour les vider du siège. «Nous sommes en deuil, nous revendiquons l’amélioration de nos primes. Nous interpellons par la même occasion, le président du CES pour qu’il soit notre interprète auprès de madame le secrétaire général qui a fermé la porte aux négociations et est partie en vacances», a-t-il conclu.
Troisième assemblée du pays, le CES a été créée en 1959, un an avant l’indépendance du pays. Il est composé des différentes couches sociales, des représentants de l’État, du patronat, des syndicats des travailleurs, des leaders d’organisations de la société civile et des représentants des collectivités locales.