Les travaux du conseil supérieur de la magistrature du Gabon se sont tenus le jeudi 31 décembre 2014 au Palais de la présidence de la République, à Libreville, sous la présidence du Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba, en sa qualité de président du conseil supérieur de la magistrature.
Les travaux du conseil supérieur de la magistrature du Gabon qui se sont tenus jeudi à Libreville, ont été marqué par l’allocution du Président Ali Bongo Ondimba et plusieurs nominations et intégrations des magistrats.
Dans son allocution, le Président Ali Bongo Ondimba a dévoilé sa volonté, ses attentes et ses ambitions pour la justice au Gabon.
D’entrée de jeu, le Président de la République a réaffirmé son engagement à œuvrer pour que les acteurs du pouvoir judiciaire améliorent l’offre de service public de la justice et œuvrent à l’enracinement de l’Etat de droit. Il en exigera donc qualité de service, célérité, équité et respect de la dignité des personnes.
« L’engagement attendu des acteurs de la justice, par tous nos compatriotes, doit se traduire par leur détermination à garantir et à promouvoir une offre de services de qualité, empreinte de célérité et d’équité au bénéfice des justiciables, quels qu’ils soient, dans le respect de la dignité des personnes », a indiqué Ali Bongo Ondimba.
Le Chef de l’Etat a préconisé la sauvegarde de l’intégrité de l’institution judiciaire par le règne de la loi et de la protection des droits.
« Nous avons le devoir de veiller jalousement à l’intégrité de l’instruction judiciaire : nul n’est au-dessus de la loi et ne peut être inquiété dans ses droits » ; a-t-il dit.
Le président du Conseil supérieure de la magistrature poursuivra son propos en liant l’efficacité de la justice à la sécurisation des biens et des personnes, à l’amélioration de l’environnement des affaires pour le développement du pays et à l’image d’un Gabon hospitalier.
« Cette justice, que nous rappelons de tous nos vœux, doit chaque jour être consolidée, afin de garantir l’image d’un Gabon reconnu à travers le monde comme une référence, une terre d’hospitalité », a expliqué Ali Bongo Ondimba qui notera ensuite les progrès significatifs enregistrés par les efforts de certains magistrats et greffiers, à travers notamment la régularité des sessions criminelles depuis 3 ans dans tout le pays, les audiences foraines criminelles et délictuelles, et l’amélioration de la procédure et les conditions de la détention judiciaire.
« …des +fameuses cages+ destinées aux prévenus dans les tribunaux de Libreville et de Franceville ont disparu à la grande satisfaction des justiciables mais aussi des défenseurs des Droits de l’homme », s’est réjouit le Chef de l’Etat.
De même, le Président Bongo a signalé néanmoins les récriminations des justiciables quant à la lenteur ou l’enlisement de certaines procédures, l’impunité de certains auteurs et complices des crimes et délits.
D’où son appel à la sanction judiciaire, au respect des droits humains, à l’épanouissement du citoyen, au développement et à la paix sociale.
En l’occurrence, le chef de l’Etat a dénoncé les crimes de sang avec prélèvement des organes humains, ou ‘’crimes rituels’’ dont il va demander le démantèlement de tous leurs réseaux, d’instigateurs, organisateurs et auteurs, pour que les compatriotes recouvrent confiance et tranquillité.
« Il est temps de mettre un terme définitif à cette situation dans notre pays : le sang, les larmes et la peur doivent définitivement céder la place à la confiance et à la quiétude de nos compatriotes, qui doivent pouvoir vaquer librement à leurs occupations en toute tranquillité », a dit Ali Bongo Ondimba.
Et d’ajouter : « il est temps que cessent les accusations ciblées. Que la vérité soit établie, et je vous le répète, quelles que soient les personnes impliquées. Par conséquent, vous devez contribuer à démanteler tous les réseaux, quels qu’ils soient, des instigateurs jusqu’aux organisateurs et auteurs de ces pratiques moyenâgeuses qui n’honorent pas notre pays, mais inquiètent plutôt nos compatriotes et déstabilisent notre société ».
Le Président de la République a demandé tout autant que les auteurs et complices des crimes économiques, à l’instar de ceux des fêtes tournantes du 17 août répondent de leurs actes devant la justice, en l’occurrence devant une juridiction spéciale de répression de la délinquance financière que le ministre de la justice devra mettre en place dans les meilleurs délais, pour mieux protéger les investissements publics et privés, et accroître l’efficacité de la dépense publique.
De même, il a instruit le ministre de la justice d’accélérer la mise en place du tribunal de commerce et du centre d’arbitrage et de médiation pour sécuriser le monde des affaires, promouvoir l’attractivité de l’environnement des affaires, et ainsi contrecarrer les banqueroutes organisées et les expropriations illégales causées par des magistrats et greffiers avec la complicité de certains juges commissaires et syndics judiciaires, dans le cadre des procédures collectives de redressement ou de liquidation judiciaire et des litiges fonciers.
Le Chef de l’Etat a demandé en outre au garde des sceaux et au conseil de designer des équipes de magistrats et greffiers chargés spécifiquement des affaires foncières dans chaque juridiction. Il a interpellé les hauts magistrats sur leur responsabilité dans le processus de consolidation de l’Etat de droit, véritable mesure du degré de la civilisation d’une société et manifestation de l’équilibre, l’exemplarité, de l’efficacité et du respect de la dignité de la personne humaine.
Ali Bongo Ondimba a conclut son propos en appelant à la fermeté de la répression en signe d’une réparation appropriée des préjuges.