Surpris durant l’animation de l’atelier sur le «marketing sportif», l’un des six modules du séminaire de formation les «Sambas professionnels» qui se tient à Libreville, l’ancien président de l’Olympique de Marseille s’est permis de partager avec la rédaction de Gabonreview, son enthousiasme.
Gabonreview : Qu’est-ce qui a motivé votre implication dans les «Sambas professionnels» ?
Pape Diouf : C’est d’abord une réponse à la courtoisie, puisque j’ai été invité. Ensuite je l’ai considéré comme étant un devoir d’être à Libreville lors de ce séminaire qui présente plusieurs ateliers dont un sur le marketing sportif. La situation qui est la mienne est privilégiée par rapport à celles de jeunes Africains. Et, les réunir, non pas en tant que gourou, non pas en tant que quelqu’un qui a la science infuse, mais simplement en tant qu’aîné qui a une expérience que cette jeunesse-là n’a pas pu acquérir, était une nécessité. C’est un lieu d’échange, de dialogue, de discussion, où des questions ont été posées avec l’espoir que des réponses ont été apportées. Bien entendu, j’espère que les problèmes posés trouveront des solutions. C’est avec grand plaisir et beaucoup d’humilité que je suis là.
Quelle est l’orientation de l’atelier que vous animez présentement ?
Cet atelier n’a pas d’orientation précise. Ce qu’il faut savoir est que le libellé de marketing sportif qui est celui de l’atelier dont je m’occupe est assez restrictif, assez étroit. Je crois qu’on aurait pu trouver d’autres libellés. C’est plus de la vie du sport en général dont nous parlons ici. Dans cette vie sportive, il y a la gestion des clubs, la gestion des sélections, la gestion des joueurs. Il y a une communication et évidemment un marketing mais aussi un management avec la constitution des budgets, la sécurité et beaucoup d’autres choses. On ne pouvait pas se limiter au simple concept de marketing sportif, sauf à courir le risque de réduire considérablement notre champ d’appréciation.
Comment devient-on Pape Diouf ?
Il me manquera toujours des éléments pour pouvoir répondre à cette question, sauf à faire preuve de prétention. Je pense simplement que les circonstances de la vie nous donnent à tous un destin et parfois favorisent certains de nos desseins. J’avoue que certaines rencontres ont peut-être orienté ma vie personnelle et professionnelle et je me suis adossé sur un adage qui est peut-être le mien et qui consiste à dire: «il vaut mieux dans la vie chercher à réussir qu’à gagner de l’argent». Il est vrai que souvent quand on réussit ce qu’on fait, on peut gagner de l’argent. Mais la réussite m’a toujours obnubilé. Aujourd’hui encore, la seule chose qui me passionne et qui m’intéresse c’est de parvenir à bien faire ce que je fais.
Et, pour vous, en quoi consiste réussir plutôt que gagner de l’argent ?
Pour moi c’est avoir réussi ce qu’on avait envie de faire, c’est parvenir. Moi j’ai été journaliste dans un journal qui n’avait pas de moyens, qui s’appelait «La Marseillaise». A l’époque j’étais le titulaire de la rubrique Olympique de Marseille. En conduisant cette rubrique-là, j’ai gagné deux fois le Prix Martinique qui récompense le meilleur article de l’année. J’ai réussi absolument professionnellement, j’étais très heureux de cette réussite-là, mais je n’étais pas du tout le journaliste le plus riche de Marseille.
Quel message pouvez-vous émettre à l’endroit de la jeunesse gabonaise ?
Je n’ai pas de conseil à donner. La seule personne à qui je peux donner un conseil c’est ma fille de 9 ans puisque lui donner un conseil, c’est également lui intimer un ordre. Pour ma part, je dirai simplement que dans la vie il faut toujours avoir de la suite dans les idées. Il faut être non pas pessimiste mais réaliste, savoir regarder les situations, les apprécier à leurs véritables valeurs. Et si problème il y a, essayer de faire le bon diagnostic et trouver les bonnes solutions. Savoir également faire le tri entre ce qui semble une bonne idée et ce qui n’est pas une bonne idée. Quand une idée vous paraît bonne, il faut aller le plus loin possible dans son exécution mais quand elle vous paraît irréalisable ou pas bonne il faut la laisser tomber. Il ne faut pas insister.