307 pêcheurs ouest-africains viennent d’être interpellés à l’issue d’une descente du ministre de l’Intérieur au quartier Matanda à Port-Gentil. Ces personnes ont deux mois pour régulariser leur situation sous peine d’être expulsés du pays.
En mission d’inspection à Port-Gentil, le ministre de l’Intérieur, accompagné des éléments de la Police nationale, a effectué une descente inopinée à Matanda, quartier populaire du 4e arrondissement de la capitale économique. Guy-Bertrand Mapangou et sa délégation se sont rendus précisément à Lip, village de pêcheurs où 307 ressortissants ouest-africains dont 250 Béninois, tous sans papiers, ont été brièvement interpellés.
Entouré du commandant en chef de la police nationale, le général Athanase Nzamba Paga, du directeur général de la documentation et de l’immigration (DGDI), le général Célestin Embinga Loury, le ministre de l’Intérieur a tancé les «clandestins». «Comment pouvez-vous vous installer dans un pays au mépris des lois et règlements», a-t-il demandé aux responsables des communautés étrangères établies à Port-Gentil. «Vous avez mis sur pied tout un village, véritable zone de non-droit avec des enfants qui, au lieu d’aller à l’école, s’adonnent à la pêche», s’est-il insurgé, avant d’exiger des 307 clandestins une régularisation des situations administratives dans un délai de deux mois. Faute de quoi, ils pourront être expulsés du Gabon.
Cette opération, menée sans usage de force aucune, a également permis aux forces de police de saisir une importante quantité de stupéfiants et fusils de chasse. Au Gabon, le village Lip de Port-Gentil n’est pas le seul regroupement de pêcheurs venus d’Afrique de l’Ouest. Dans les environs de Libreville, ils sont très nombreux à vivre dans des mangroves, créant des villages qui échappent au contrôle des autorités. De plus, de nombreux témoignages indiquent qu’en dehors de la pêche, ces individus s’adonneraient au trafic d’êtres humains.