Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et la Société africaine pour la médecine de laboratoire ont rejoint d'autres partenaires mondiaux pour lancer l'Initiative d'Accès au Diagnostic (Diagnostics Access Initiative) qui a pour objectif d'accroître les capacités des laboratoires afin de garantir que toutes les personnes souffrant du VIH puissent bénéficier de soins efficaces et de qualité contre le VIH.
Parmi les partenaires de l'initiative figurent l'ONUSIDA, l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'Initiative Clinton pour l'accès à la santé (CHAI), l'UNICEF, le Plan d'urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le SIDA (PEPFAR) et l'ASLM.
Ces partenaires s'associent pour lever plus de fonds et obtenir en même temps de meilleurs prix ; ils vont accroître leurs efforts pour garantir des prestations diagnostiques de toute première qualité et mettre en place des partenariats permettant de combler les lacunes dans l'accès au diagnostic.
« Sur les 35 millions de personnes qui vivent avec le VIH, près de 19 millions d'individus ne savent pas qu'ils ont contracté le virus. S'ils ne le découvrent pas, ils vont mourir », a déclaré le directeur exécutif de l'ONUSIDA, Michel Sidibé. « C'est pourquoi nous devons faciliter l'accès des gens au test du VIH pour initier ensuite des traitements pouvant sauver leur vie dès qu'ils en auront besoin. »
L'objectif de l'Initiative d'Accès au Diagnostic est qu'au moins 90 % de toutes les personnes infectées par le virus du VIH le sachent. Cette initiative vise aussi à garantir que toutes les personnes déjà sous traitement contre le VIH aient un accès libre aux analyses qui suivent la progression du virus dans leur organisme.
Pour assurer l'efficacité optimale d'un traitement, il est essentiel que toutes les personnes traitées contre le VIH réalisent des contrôles fréquents de leur charge virale. À l'heure actuelle, peu nombreux sont les pays durement touchés par ce fléau qui proposent aux patients sous traitement contre le sida des contrôles réguliers de la charge virale. Les nouvelles technologies d'analyse de la charge virale qui sont désormais disponibles pour les personnes venant se faire traiter pour la première fois semblent souvent prometteuses en termes d'amélioration d'accès aux contrôles de la charge virale. Or, ces contrôles devront être d'un prix abordable, être déployés de manière appropriée et utilisés de façon efficace.
« Pour arriver à contrôler l'épidémie VIH/SIDA, il est primordial que toutes les personnes puissent bénéficier des services de laboratoires de très grande qualité spécialisés en matière de VIH, autant en termes de diagnostic du VIH que de suivi du traitement. La mise en œuvre de la capacité d'un pays à effectuer des analyses virologiques est critique lorsqu'il s'agit d'identifier suffisamment tôt des échecs virologiques, des résistances médicamenteuses et une amélioration globale de l'impact des programmes de soin et de traitement du pays en matière de VIH », estime Deborah Birx, ambassadrice et coordinatrice de la lutte mondiale des États-Unis contre le sida. « L'Initiative d'Accès au Diagnostic constitue une étape majeure pour assurer une collaboration étroite entre tous les donateurs et toutes les parties prenantes dans l'objectif d'améliorer l'accès et d'accroître de manière stratégique les services des laboratoires VIH.
Pour assurer un dépistage précoce du VIH, les procédures des laboratoires doivent être simplifiées tout en rendant disponibles divers outils et stratégies de test. Ceux-ci sont de surcroît à intégrer dans des campagnes de santé publique centrées sur la communauté qui ciblent diverses maladies.
« Il est d'une importance capitale que les gens sachent s'ils ont le VIH ou non et que les individus déjà traités sachent si les médicaments réussissent ou non à contrôler le virus », estime le Docteur Hiroki Nakatani, sous-directeur général de l'OMS. « Étant donné que les technologies diagnostiques évoluent rapidement et que nos pays membres ont besoin d'être formés à leur utilisation, l'OMS aura un rôle majeur à jouer dans cette initiative. »
Le traitement du VIH est efficace pour réduire les pathologies liées au VIH ainsi que les décès dus au sida. Il contribue également à la prévention de nouvelles infections par le VIH, en bloquant largement les charges virales et en réduisant le risque de transmission du virus.
« L'Initiative d'Accès au Diagnostic démontre l'urgence de mettre au point de nouvelles technologies, à prix abordable, de diagnostic de la charge virale et de dépistage du virus chez le jeune enfant qui soient capables d'exploiter efficacement les capacités dont nous disposons actuellement en termes de laboratoires », précise le Dr. Tsehaynesh Messele, directeur général de l'ASLM. « Une utilisation efficace des technologies existantes et naissantes pour le diagnostic de la charge virale et le dépistage du virus chez le jeune enfant exigera des capacités de laboratoires nettement plus importantes ainsi qu'une planification stratégique pour assurer une utilisation optimale de toutes les technologies. »
Les partenaires de cette initiative solliciteront davantage de moyens pour les services de laboratoire et pour le développement de nouveaux outils de diagnostic. Ils renforceront également leurs efforts pour garantir des prestations diagnostiques de toute première qualité et mettre en place des partenariats bien coordonnés en vue de pallier les lacunes dans l'accès au diagnostic.