Une fois n’est pas coutume. Des ressortissants gabonais, en situation irrégulière en Guinée Equatoriale, ont été expulsés de ce pays vers le Cameroun voisin le 24 juillet dernier. La Guinée Equatoriale, pays membre de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC) procède, depuis le début de l’année 2014, à l’expulsion de milliers d’immigrés arrivés clandestinement sur son territoire national.
Une opération de « nettoyage » dont le but est de décourager les clandestins qui, attirés par les opportunités de travail découlant du boom pétrolier connu depuis une décennie par ce pays, viennent en masse, à la recherche d’une vie meilleure.
Le 24 juillet dernier, un groupe de 32 clandestins a été expulsé du pays d’Obiang Nguema vers Kribi, au Cameroun voisin. Parmi eux, des Camerounais, des Sénégalais et… des Gabonais dont le nombre exact n’est encore connu.
Le fait est suffisamment rare pour être signalé, les populations gabonaises étant très peu habituées à entendre parler de leurs compatriotes avec le qualificatif de « clandestins ».
Bien que malheureuse, cette situation a le mérite de démontrer que dans un contexte mondial de crises en tous genres, le Gabon n’est pas épargné par les maux qui frappent de nombreux pays du continent africain : pauvreté, cherté de la vie, baisse continuelle du pouvoir d’achat et chômage des jeunes.
En effet, les récents chiffres du chômage au Gabon parlant de plus de 30% des jeunes touchés par ce fléau, il n’est finalement plus étonnant de voir ces derniers, à l’image des clandestins ouest-africains qui débarquent chaque jour sur le territoire national, aller, au péril de leur vie, tenter leur chance dans des contrées où l’herbe semble plus verte.
Une situation honteuse pour un pays qui affiche pourtant de très bons chiffres de croissance économique depuis 3 ans, et qui devrait être jugulée le plus rapidement possible, avant que le phénomène ne prenne de l’ampleur.
Car, à l’heure où l’objectif du pouvoir en place est l’émergence à l’horizon 2025, il est des signes qui ne trompent pas.
Celui de la fuite à l’étranger de jeunes Gabonais las de vivre dans la misère et l’oisiveté, en fait partie. Et il témoigne du fait que loin de jouer le rôle qui devrait être le sien dans le processus de développement du pays, la jeunesse gabonaise est encore aujourd’hui, fragilisée par les affres du chômage.
Aujourd’hui, l’on parle d’une petite dizaine. Mais si les mesures annoncées plusieurs fois par le Chef de l’Etat, avec l’objectif de donner du travail aux jeunes, ne sont pas mises en place et appliquées dans les meilleurs délais, ça ne devra étonner personne que ces chiffres de la migration clandestine de Gabonais vers les pays voisins, aillent crescendo.
Et c’est dans ce contexte que l’on attend du très étonnant ministère de l’Egalité des chances qu’il montre enfin son utilité…