Décidée par l’actuel ministre, la suspension de la première partie du Baccalauréat, initiée sous son prédécesseur, a débouché sur un désordre dont plusieurs élèves ont, malheureusement, fait les frais.
Depuis le 26 juillet dernier, date de la proclamation des résultats du premier tour du Baccalauréat, de nombreux candidats expriment colère et frustration. Visiblement victimes d’un bug du système informatique ou d’omission, ils s’en prennent, à mots à peine voilés, aux responsables de la direction générale des examens et concours.
De fait, il semble que la mise en œuvre des consignes de l’actuel ministre, qui entendait abroger les réformes initiées par son prédécesseur, ne se soit pas toujours déroulée comme prévu. En attendant la mise en place de nouveaux curricula en classe de 1ère, notamment dans les disciplines dites non fondamentales de chaque série, la suspension de la première partie du Baccalauréat semble avoir débouché sur un capharnaüm. «Les élevés ayant obtenu la première partie du Baccalauréat l’année dernière conservent leurs notes et ne (devaient) passer cette année que les matières dites fondamentales de leurs séries. Il fallait pour un élève additionner les deux baccalauréats et diviser par deux pour avoir la note finale», apprend-t-on.
Seulement, au grand étonnement de certains candidats, les notes de la première partie de l’examen n’ont pas été additionnées à celles de la deuxième partie, faisant ainsi d’eux des ajournés alors qu’ils avaient pourtant réussi à la première manche l’an dernier. «Je me suis rendu ce matin (28 juillet 2014) du coté du ministre de l’Éducation nationale et de la direction des examens et concours pour dénoncer ce banditisme d’Etat et exiger que justice soit rendue à nos enfants», lance, en conséquence, le délégué administratif de la Convention nationale des syndicats du secteur éducation (Conasysed), qui menace : «Faute de quoi nous allons lancer des actions encore plus fortes». Et Marcel Libama d’inviter à la mobilisation, avant de déplorer l’impunité qui prévaut. «Ce Bac a été encore une fois émaillé par des fraudes massives. Chaque année les élèves sont les seuls à payer : les ministres et les responsables de la direction des examens et concours sont toujours gratifiés jamais sanctionnés», conclut-il exaspéré.