En situation irrégulière, ces compatriotes dont le nombre reste à déterminer ont été pris dans la nasse de l’immigration équato-guinéenne puis expulsés vers le Cameroun.
Une trentaine de migrants clandestins, constituée essentiellement de Camerounais, de Gabonais et de Sénégalais, a été arrêtée le 24 juillet dernier à Bata en Guinée Equatoriale et renvoyée vers le Cameroun. Selon une source sécuritaire, les «32 clandestins ont été expulsés depuis Rio Camo où ils ont été mis dans des embarcations et déposés à Kribi au Cameroun».
Refusant d’assumer l’étiquette de xénophobe qui leur est collée depuis qu’ils s’adonnent au rapatriement, le ministre de l’Intégration régionale de Guinée Equatoriale, Balthasar Engonga Edjo, a déclaré : «Nous voulons une immigration contrôlée et maîtrisée». Pour lui, l’objectif de ces opérations est de décourager l’immigration clandestine suscitée par le boom pétrolier dont jouit le pays depuis quelques années.
Prévue pour entrer en vigueur le 1er janvier 2014, la libre circulation des personnes et des biens au sein de l’espace CEMAC (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) a été reportée sine die, la Guinée équatoriale s’étant vivement opposée à sa mise en œuvre, allant jusqu’à fermer ses frontières terrestres avec le Cameroun et le Gabon. Si cette décision n’avait pas officiellement été justifiée, pour certaines sources, «la fermeture des frontières répondait à une volonté d’empêcher l’entrée massive de clandestins et des bandits dans ce pays».
Plus de 4000 migrants ont déjà été expulses de Guinée équatoriale depuis le début de cette année. Ce qui ne décourage pourtant pas les centaines de sans-papiers qui continuent de débarquer chaque jour.