La question pourrait paraître ubuesque, tant la sortie récente du directeur général de cette institution, Serge Mickoto, à l’occasion d’une interview accordée à nos confrères de Jeune Afrique expliquant la stratégie de la structure dont il a la charge éclaire l'opinion nationale et internationale. Pour autant, la rumeur ayant la peau dure, plusieurs questions méritent d'être posées.
Pour Serge Mickoto, les investissement de la FGIS qui gère aujourd'hui les ressources du Fonds Souverain de la République Gabonaise (FSRG), ancien Fonds pour les Générations futures (FGF), sont multiples, car « le FGIS investit aussi dans d’autres fonds d’investissements qui interviennent par exemple dans des industries qui n’existent pas ou peu au Gabon et qui génèrent de la rentabilité ».
Ainsi pour cette année, le FGIS a pris des parts de participations dans des entreprises telles que le groupe bancaire Oragroup ou l'opérateur de tours de télécommunications IHS.
Et d'ajouter : « le FSRG est d’abord et avant tout un fonds destiné aux futures générations gabonaises. (...) Ensuite, le FSRG est aussi un fonds de développement car ses ressources sont destinées à être utilisées dans le cadre de projets de développement structurants ayant pour but d’assurer à terme, une diversification des ressources du pays ».
Mais comme souligné plus haut, malgré ces efforts d'explications, au-delà même du microcosme financier, de nombreux compatriotes s'interrogent sur la mission supposée de la FSRG au point d'alimenter les fantasmes et autres allégories.
L'une d'elle, la plus répandue, est que ces fonds serviraient de sources de financement d'agendas politiques et autres joutes électorales, plutôt que de caisse pour les générations futures.
Et que les questions qui répandent ces idées ne manquent pas de pertinence et donc de soulever le doute.
Parmi ces questions que se posent les Gabonais, pourquoi avoir remplacé le Fonds pour les Générations Futures (FGF) par le FSRG? Simple réaménagement de fond ou de forme?
Pourquoi, suite au réaménagement du FGF, l'Etat n'a pas communiqué sur les placements opérés par l'ancien Fonds depuis 1998 ? Quel bilan tirons-nous de ces premiers fonds?
En exercice depuis 2011, pourquoi le FGIS, 3 ans après, ne publie t-il pas un bilan annuel de ses activités? Car aucune information n’est régulièrement donnée sur les fonds qu'il gère.
Les règles de fonctionnement (retrait et dépôt) sont-elles soumises au contrôle du parlement et obéissent-elles aux principes de Santiago en matière de transparence, auquel adhérent la plupart des fonds?
Voilà des questions de transparence et d'éthique que se posent les Gabonais et auxquelles ils attendent des réponses.