La création du Front uni de l?opposition gabonaise qui aurait pu paraître comme une force politique majeure pour faire face au pouvoir d?Ali Bongo Ondimba se heurte déjà aux diatribes des autres « frères d?armes », ce qui n?augure guère des lendemains paisibles.
La création récente d’une union de l’opposition amène à s’interroger sur le caractère unitaire que ces nouveaux opposants voudraient afficher au sein de cette famille politique déjà hétéroclite.
Les cadres sortis à peine du PDG, veulent immédiatement s’imposer comme des têtes de prou d’une opposition qui a longtemps fait face à un parti au pouvoir où ils étaient eux-mêmes les pourfendeurs de cette opposition.
On peut entrevoir cette idée dans la démarche de Pierre Claver Maganga Moussavou qui laisse à penser que ces anciens du PDG devraient par humilité suivre la marche des anciens déjà établis. C’est-à-dire qu’ils devraient au plus fort de leur bonne volonté de faire barrage au pouvoir, soutenir et accompagner l’opposition sans s’ériger en locomotive.
La réaction de Louis Gaston Mayila à propos de la création de ce front, confirme l’idée que des dissensions profondes existent entre ces oppositions. « J’ai vécu la Code, j’ai vécu le Fuapo, j’ai vécu l’UFC, sur le plan historique je ne vois pas en quoi la naissance de ce front va changer quoi que ce soit » affirme le président de l’UPNR.
S’il faut ajouter à cela les analyses de martin Edzodzomo Ella dans un article paru chez nos confrères de Gabonreview, qui évoque des « erreurs de casting » dans ce nouveau front et les propos de Jacques Adiahenot qui attirait déjà l’attention sur des opposants qui feraient le jeu du pouvoir, il est clair que la volonté unitaire que veut afficher ce nouveau mouvement sera loin d’être concrète.
L’opposition gabonaise semble être encore loin d’un groupe compact. Ses premiers adversaires sont les ambitions et les visions divergentes de ses hommes et femmes. A cette allure, le parti au pouvoir n’aura donc pas à s’inquiéter pour les prochains scrutins électoraux.