En période estivale comme lors des fêtes de fin, les portgentillais font des pieds et des mains pour se déplacer vers les autres horizons du Gabon. C’est dans l’incertitude que les voyages se préparent, a constaté notre correspondant.
Mobilisation autour des ports d’embarquement de Port-Gentil. C’est la période des déplacements massifs vers les autres localités du Gabon. « Ce sont les grandes vacances, je profite à voyager avec ma famille », dit Joseph Nkombé. Cette joie n’est partagée par l’ensemble des demandeurs de titres de voyages. Du port môle en plein centre-ville au débarcadère du Camp Boireau à Matanda en faisant un tour à l’aéroport de la ville pétrolière, les péripéties sont presque pareilles. Un billet s’obtient après moult négociations avec les agences de voyage. Une escroquerie qui ne dit pas son nom s’y organise. « Ceux qui veulent voyager sortent un plus d’argent » explique crânement un agent commercial d’une compagnie aérienne. Le billet qui d’ordinaire se prend à 10000frs est passé à 15000 frs entre Port-Gentil et Lambaréné, en avion il faut débourser au minimum 79000 frs. Des prix à donner le tournis.
Les clients des multiples transporteurs évoquent leurs acrobaties d’obtention des titres de transport avec amertume. « Partout, le mot de passe : il n’y a plus de place » comme le dénonce Carine Divine. Pourtant à regarder de près, la CNII a une flotte pouvant satisfaire la population, mais on s’aperçoit qu’elle est loin de contenter tout le monde. Nombreux n’ont pas assez de choix, les rares occasions sont de nuit pour se rendre à Libreville. « Ce matin, j’ai pu trouver 3 places, mais le voyage est prévu à 22h » lâche Franck dans un ton de désolation. Quelques compagnies de transport maritime et fluvial mettent des conditions d’accueil acceptables pour leurs clients. Les piroguiers ont également revu en hausse leurs tarifs de 5000frs on arrache un ticket de voyage à 7000 frs ou plus.
Au-delà de ce satisfecit, le constat qui se dégage est l’insuffisance de moyens de déplacements. Certains voyageurs en direction de la capitale gabonaise sont obligés de passer par Lambaréné, puis emprunter un véhicule pour rallier Libreville. Cette alternative commence à être de moins en moins un choix facile vu les caprices des opérateurs économiques du secteur des transports. « Les gens doivent se souvenir qu’à chaque saison sèche les prix des billets changent » rafraîchit Martin un agent commercial d’une navette trafiquant vers Lambaréné. Le coût du voyage devient par ricochet élevé. Parfois sortir de Port-Gentil est tributaire de la chance ; « j’ai négocié avec quelqu’un pour avoir le billet » souligne Touré. Les petits portes-feuilles n’ont pas trop de chance du côté aérien, car le prix du billet coûte les yeux de la tête. Une situation que déplorent les gagnes petits. La liaison entre Port-Gentil et le reste du pays est une préoccupation généralisée.