Le lancement, la semaine dernière, de la nouvelle coalition de l’opposition gabonaise, le Front de l’opposition pour l’alternance, a occupé la première place dans les colonnes de la presse locale.
Le journal Le Mbandja, dans son éditorial, titre : « Opposition : vers un nouveau front ! »
« Imaginez, tandis que chez les uns, l’UPG en l’occurrence, on joue au plus grand commun diviseur, chez les autres, c’est la course à l’unité, même si celle-ci ne l’est que de façade. Et tant pis si, dans cette course à l’unité, ceux qui proclament vouloir se rassembler tardent à adopter une position commune face au camp dans lequel la dissidence prévaut», fait remarquer le journal.
« Ainsi, alors que l’on croyait Jean Ping, Jacques Adiahénot et Pierre Amoughe Mba, proches de l’ex-Union nationale, pour avoir réservé à cette famille politique la primauté de leur sortie du Parti démocratique gabonais, pour les deux premiers cités, et du Rassemblement pour le Gabon de Paul Mba Abessole, pour le second, s’étonne-t-on de constater qu’au cours de la cérémonie marquant le 25ème anniversaire de la création de l’Union du peuple gabonais, ces trois acteurs politiques aient choisi d’aller porter leur soutien à Moukagni-Iwangou, nouvel homme fort de l’UPG après son élection à la tête de cette formation politique, tandis que, dans le même temps, Casimir Oye Mba, vice-président de l’Union nationale dissoute, se montrait aux cotés des tenants d’Awendjé. C’est à y perdre son latin ! », regrette l’hebdomadaire Le Mbandja.
« Front uni de l’opposition ! », titre l’hebdomadaire Echos du Nord.
« Un ensemble de partis politiques et de personnalités vont matérialiser leur unité au sein d’un front commun en paraphant une convention, samedi 19 juillet prochain, qui indiquera la ligne de conduite de ce front et déclinera des options », prédit le journal.
« C’est l’occasion de rappeler aux Gabonais qui, ne voyant rien poindre du côté de l’opposition, avaient commencé à manifester des signes de découragement, qu’un long silence peut vouloir dire une grande activité souterraine. Et c’est ce qui s’est passé dans la formation du cadre actuel. Pendant des mois, des contacts se sont multipliés, car l’heure ne pouvait plus être à la spontanéité. Les cas d’écoles étant si nombreux et l’expérience solide, c’est avec précision que le chef d’orchestre, Zacharie Myboto, à qui la mission avait été confiée de matérialiser ce front, procédera pour mettre en musique le rassemblement qui va voir le jour ce week-end», explique le journal.
« La grande mystification du club des milliardaires ! », ricane de son côté l’hebdomadaire Le Soleil.
« C’est ce week-end, dit-on, que l’opposition se propose de signer une plateforme en vue d’aller, en rangs serrés, à l’élection présidentielle de 2016. Et le bal des voleurs mégalomanes de la République se poursuit…vers l’implosion», note le journal.
Et de renchérir : « A regarder de plus près, cette plate-forme sonne, en réalité, comme la réponse du berger à la bergère, après l’idée d’un pacte social contre la pauvreté, lancée par le président, Ali Bongo Ondimba . Le contrat-programme de lutte stratégique contre la pauvreté, proposé par le chef de l’Etat rencontre chaque jour, l’adhésion massive de l’ensemble de la société. Une opposition en proie à la division, sans leader et sans idées qui tentera de se rappeler au bon souvenir de l’opinion, à l’occasion d’un show d’une hypocrisie écœurante qui sera marqué par les mêmes vieilles recettes ultra réactionnaires consistant à contester aveuglement et systématiquement l’action courageuse de redressement du pays du président Ali Bongo Ondimba».
« Opposition : A la recherche de l’unité perdue ! », soupire l’hebdomadaire Gabaon.
« Le constat général est que l’opposition au Gabon, tout comme en Afrique, est émiettée. Au Gabon, il y a une multitude de partis aux intérêts divergents, notamment dans l’opposition. Dans ces conditions, certains se demandent comment peuvent-ils envisager une alternance politique normale, ou encore envisager d’accéder au pouvoir, tout en étant éclatée ? », s’interroge l’hebdomadaire.
« En plus, tous ces partis politiques de l’opposition réunis ne mobilisent pas plus que le PDG tout seul. De même, le succès de la majorité au pouvoir provient beaucoup plus de son unité et de sa vision communes.
Aujourd’hui, l’opposition semble décidée à s’organiser autrement. Mais pour combien de temps ? Comme si cela ne suffisait pas, après la rencontre des populations de Franceville, Jean Ping et Jacques Adiahénot accompagnés de Jean Eyeghe Ndong, de Jean Ntoutoume Ngoua, etc…. , malgré le fait d’avoir été lâchés par Zacharie Myboto, Pierre Amoughe Mba et Casimir OyéMba pendant cette excursion, se sont rendus compte que les choses n’étaient pas aussi faciles qu’ils l’imaginaient », commente le journal.
« Union sacrée » pour quel objectif ? », s’interroge à son tour l’hebdomadaire Le Scribouillard.
« Les djihadistes peuvent exulter. Ils proposent de mettre à la disposition de leurs supporters, une nouvelle trouvaille : ‘’L’Union sacrée de l’opposition’’. Cette plateforme pourrait, selon leurs propres prévisions, « suffire pour battre Ali Bongo en 2016 ». Le grand- messe, est prévu pour le 19 juillet prochain », ironise l’hebdomadaire.
« Personne ne peut interdire à qui que ce soit de croire aux chimères. Cette opposition qui semble enfin avoir trouvé la panacée pour prendre le pouvoir en 2016 croit dur comme fer que la prise du pouvoir dépend de la volonté de voir son adversaire dans une situation de minorité virtuelle », renchérit le journal satirique.
« OPPOSITION SAUCE TARTARE », se moqie le satirique La Griffe.
« En allant se réunir derrière l’ex sauce tartare, le Gourou de Wenzhou et ses doungourous n’espèrent pas seulement copter les anciens clients de l’ancien restau fast-food. Ils comptent surtout jeter les bases d’une candidature unique de l’opposition à la présidentielle de 2016. Les grandes manœuvres ont donc commencé », analyse le journal.
« A la manœuvre, évidemment le Gourou de Wenzhou. Les autres, en bons doungourous, ne font donc que suivre dans un bel élan de panurgisme prononcé. Mais surtout en espérant les retombées d’après 2016. Ils ont donc déjà compris et admis que seul leur soutien à Ping aujourd’hui peut garantir leur retour aux affaires, notamment au gouvernement. Il faut l’admettre : le Gourou de Wenzhou n’a pas eu du mal à les convaincre. Une petite visite chez deux ou trois chefs d’Etat de la sous-région, attestée par des photos, et une bonne répétition du conseil qui lui a été donné, et ça a fait mouche. Ce, d’autant plus qu’il est difficile de s’opposer à l’idée que des chefs d’Etat vous aient conseillé une candidature unique comme seule solution pour vaincre le tenant du pouvoir.
C’est vrai que cette candidature unique ne blouse que ceux qui sont conscients qu’ils n’ont aucune chance de gagner une présidentielle ou même de franchir le simple seuil de soixante-sept voix. Ping n’a pas eu besoin de convertir ceux-là car ils sont eux même allés s’auto-baptiser. Ainsi sont-ils devenus les grands prophètes du tout nouveau testament de l’opposition», ricane le journal.
« Sans avoir la prétention de lire dans la boule de cristal, votre satimédia croit voir dans ce qui va se passer demain comme un simple acte politique qui, au regard de son incrédibilité, mérite de porter le nom du lieu où il se déroulera : tout ça, c’est de la sauce tartare », conclut le journal.
