Selon l’Association de lutte contre les crimes rituels (Alci), 75 enfants, 39 femmes et 43 hommes ont été victimes de cette pratique barbare entre 2011 et 2014. Des chiffres d’autant plus inquiétants qu’à ce jour, aucun coupable n’a encore été rattrapé par la justice.
A l’ouverture de la 2e édition du colloque national sur la prévoyance et les moyens de prévention des crimes rituel au Gabon, le 18 juillet dernier à Libreville, l’Association de lutte contre les crimes rituels (Alci) a dressé un bilan inquiétant de ce phénomène. Aux dires du président de cette association, 157 cas de crimes rituels ont été recensés entre 2011 et 2014. Ce sont donc 75 enfants, 39 femmes et 43 hommes qui ont été victimes de ces pratiques barbares durant les 3 dernières années. Des chiffres, qui ne couvrent cependant pas l’ensemble des neuf provinces du pays. C’est pourquoi, à l’ouverture du colloque, Jean Elvis Ebang Ondo a estimé que cette «rencontre (devrait) permettre aux participants d’évaluer les actions et les responsabilités des personnes impliquées dans la moralisation et la protection du plus grand nombre».
Les crimes dits rituels sont généralement décrits comme une pratique qui consiste à prélever des organes humains à des fins fétichistes, l’objectif étant que le commanditaire puisse ensuite assouvir ses rêves de gloire, puissance et fortune. Fortement touchée par ce phénomène d’un autre âge, la société civile gabonaise a entrepris des campagnes de plaidoyer. Mais, la marche qu’elle voulut organiser fut interdite par les autorités qui n’autorisèrent que la procession dirigée par Sylvia Bongo Ondimba, qui entendait dénoncer aussi ces «crimes cruels qui plongent de nombreuses familles dans le deuil et le désarroi».
Dans le même élan le président de la République s’était indigné contre cette pratique qui ternit l’image du pays à l’extérieur, promettant même l’impunité aux commanditaires et exécuteurs des crimes. Si certains ministres en fonction ou à la retraite ainsi que des parlementaires, ont été pointé du doigt, personne n’a encore été reconnu coupable à ce jour. Pis, pour une partie de l’opinion, l’interdiction faite à la société civile d’organiser une marche donna aux initiatives du couple présidentiel des relents de récupération politicienne.