Libreville– L’ancien sénateur Gabriel Eyeghe Ekomie, figure emblématique du triste phénomène des crimes rituels, est décédé dans la nuit de dimanche à lundi, probablement d’une attaque cardiaque, a annoncé à Gabonactu.com son avocate, Me Gisèle Eyue Békalé.
« Le sénateur est mort probablement d’amertume », a déclaré révoltée Me Eyue Békalé jointe au téléphone très tôt ce lundi par un reporter de Gabonactu.com.
« Il a bien pris son repas du soir en compagnie de son épouse. Le couple s’est mis à regarder la télévision puis le sénateur a dit à sa femme qu’il sentait un peu de fièvre et qu’il souhaitait aller se coucher. Pendant ce temps, son épouse observe que la bouche de son mari se tord d’un côté », a raconté l’avocate.
« Elle a fait venir une ambulance de l’hôpital El Rapha où travaille sa sœur. Le sénateur aurait rendu l’âme avant de descendre de l’ambulance pour la polyclinique », poursuit l’avocate.
« C’était un homme humilié, il a trop souffert d’une grave accusation pour une affaire qu’il ne connaissait pas », a hurlé Me Eyue Békalé qui a fini par gagné le procès intenté au Tribunal contre le sénateur.
Sénateur du Komo Kango, Eyéghé Ekomié avait été mis en cause dans le meurtre d’une petite fille avec prélèvement d’organes par Aristide Pambou Moussounda, condamné à perpétuité.
Le Sénat où il siégeait avait organisé une séance spéciale pour lever son immunité parlementaire. La séance était retransmise en direct par la télévision nationale.
Pour n’avoir pas répondu aux convocations du juge d’instruction, il a ensuite été incarcéré le 7 juin 2013.
Gabriel Eyéghé Ekomié devient la première personnalité gabonaise soupçonnée de crime rituel à passer devant la barre et surtout à séjourner en prison.
Sa détention durera 9 mois. Il passera une partie de sa détention entre sa cellule et l’hôpital. L’homme est diabétique et hypertendu connu.
Le 1er mars 2014 il bénéficie d’un non lieu. Le présumé commanditaire d’un crime rituel sort de prison. Il est lavé de tout soupçon.
« Mais psychologiquement il demeure condamné car le lynchage médiatique dont il est l’objet ne le permettra plus jamais de vivre comme un homme libre », regrette son avocate.