Comme pour donner la réplique, des responsables du Parti démocratique gabonais (PDG) sont intervenus le 19 juillet dernier, sur les antennes de Gabon Télévision, suite à la sortie de l’opposition, quelques heures auparavant.
On ne l’avait que rarement vu. Le week-end dernier, la scène politique gabonaise a été plutôt mouvementée, avec d’un côté les ténors de l’opposition qui, à la faveur d’une sortie des plus attendues, ont posé les bases d’une nouvelle structure devant les unir, et de l’autre des responsables du Parti démocratique gabonais (PDG), qui ont tenté de tourner en dérision l’initiative des premiers. C’est donc à cet effet, que s’est tenu, sur Gabon Télévision, un «Plateau spécial» consacré à la réponse du l’ex-parti unique.
En effet, quelques heures après la sortie des initiateurs du Front uni de l’opposition, Dieudonné Dibady Mayila, secrétaire général adjoint, Eric Dodo Bounguenza, directeur du centre d’études politiques, Steeve Nzegho Dieko son adjoint et Marie-Julie Biloghe Bi Nze, porte-parole, ont tenté de livrer leur vision des choses. Visiblement, le PDG avait décidé de réagir au plus vite. Pour ce faire, les trois responsables ont fait un bref bilan des différents projets annoncés par le «distingué camarade président», ainsi que ceux en voie de matérialisation. Conscients que les résultats ne sont pas à la hauteur des attentes des populations et comme s’il entendait se démarquer de l’ère Omar Bongo, le secrétaire général adjoint a tenu à rappeler : «Paris ne s’est pas fait en un jour. Il faut que les Gabonais le sachent. Nous n’avons pas fait en 40 ans ce que le président a réussi à faire en 4 ans». Arc-boutés contre les axes du Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), les invités de David Ella Mintsa ont fait valoir l’aboutissement de quelques projets infrastructurels et ceux liés au social. Pour le porte-parole du PDG, «ça ne va peut-être pas à la vitesse grand V, mais le plan du président se déroule bien et comme prévu».
A titre d’exemple, a d’ailleurs fait savoir le directeur du centre d’études politiques, en plus des infrastructures sanitaires, des parcelles ont été viabilisées alors que d’autres sont en voie de l’être dans plusieurs villes du pays. Aussi, a-t-il lancé : «Il faut que les opposants qui n’arrêtent pas de critiquer et non de proposer sachent que les stratégies changent. Le PDG d’antan n’est pas le PDG d’aujourd’hui». Une perche que n’ont pas tenu à rater ses trois collaborateurs pour qui, unanimes, la sortie de Jacques Adiahénot, Zacharie Myboto, Jean Ping, Casimir Oyé Mba, Jean Eyéghé Ndong, Paulette Missambo, Pierre Amoughé-Mba et nombre d’autres leadeurs d’opposition, dans l’après-midi du 19 juillet dernier, est tout sauf un évènement.
Pour Dieudonné Dibady, confiant, le rassemblement du Front uni de l’opposition «ne peut pas changer l’agenda du PDG», d’autant plus que les actes, selon lui, parlent en faveur du parti au pouvoir. Mieux, ajoute Eric Dodo Bounguendza : «Le PDG et les autres partis de la Majorité républicaine et sociale restent sereins. Les Gabonais doivent donc retenir que le président de la République s’appuie sur une idée forte, à savoir : «Je propose donc je compte», et c’est très important en politique.» Tout un programme ! Reste tout de même à savoir pourquoi s’être précipité à réagir à ce que l’on qualifie de non-événement…..