Le 23 Juin dernier, Monsieur ASSOUMOU NDONG Modeste et dames NGANDOU Charlotte et NTSAME NDONG Mireille furent appréhendés par une patrouille du Programme de Lutte Anti Braconnage dans la zone de Guiétsou, en possession d’une grande quantité de gibier. Parmi celles-ci figuraient plusieurs espèces intégralement protégées : onze chevrotains aquatiques et un pangolin géant ! Présentés au parquet le même jour par la Direction Provinciale des Eaux et Forets, ils ont été mis sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt de Mouila en attendant de comparaitre en audience.
Le 24 Juin dernier, soit le lendemain, lors d’une mission de surveillance sur l’axe routier Mandji-Peny, l’équipe des agents du Programme de lutte Anti Braconnage et le Cantonnement des Eaux et Forêts de Mandji, avaient à nouveau mis la main sur une bande des braconniers en pleine poursuite: Jean Romain MBAGUI, Jean Olivier MOUANANDI et Guy Roger MOUSSAVOU, chef de fil et agent de la sécurité pénitentiaire à la maison d’arrêt de Mouila. A bord de leur véhicule, une pointe d’ivoire et plusieurs espèces intégralement protégées notamment cinq (5) crocodiles nains, deux (2) céphalophes à pattes blanches, un (1) pangolin géant.
Arrêtés en flagrant délit, les inculpés, d’ailleurs bien connus comme trafiquants de produits fauniques de tout type, n’ont pu que reconnaître les faits sans toutefois collaborer et permettre une enquête efficace et de démanteler les réseaux concernés.
Dans le premier cas jugé le 27 juin, Jean Romain MBAGUI et Jean Olivier MOUANANDI écoperont d’une peine d’emprisonnement de trois mois avec sursis et d’une amende de 300..000 FCFA et le chef de fil, agent de la sécurité pénitentiaire à la maison d’arrêt de Mouila, Guy Roger MOUSSAVOU n’écopera que d’une amende de 300. 000 FCFA.
Dans le second cas, à l’issue de l’audience du 17 Juillet 2014, Monsieur ASSOUMOU NDONG Modeste et dames NGANDOU Charlotte et NTSAME NDONG Mireille n’ont écopé que d’une peine d’emprisonnement de 30 jours dont 22 fermes et 300.000 FCFA d’amende.
Ces cas révèlent certaines complicités dans la chasse, détention et commercialisation des espèces intégralement protégées. Il est aussi dommageable que les Eaux et Forêts ne se soient pas portés partie civile comme c’est généralement le cas. Les décisions rendues ne semblent pas non plus refléter la gravité des actes posés, sachant qu’il s’agit ici d’espèces intégralement protégées et que selon le Code Forestier Gabonais, la chasse, la capture, la détention, le transport et la commercialisation des espèces intégralement protégées sont interdits et que les infractions vis-à-vis de ces espèces sont punies de 3 à 6 mois de prison avec des amendes allant de 100 000 à 10 millions de FCFA.
L’implication et l’engagement des différentes autorités dont les autorités judiciaires, est nécessaire si l’on s’en réfère à la politique gouvernementale de bonne gouvernance et de gestion durable des ressources naturelles. Sans cela, le Gabon va devenir une plaque tournante du trafic international de faune, comme la situation actuelle le montre. En effet, des saisies de plusieurs tonnes d’ivoire sont réalisées en Afrique de l’Ouest et en Asie avec comme origine le Gabon, devenu ainsi un des principaux pays concernés aujourd’hui par le trafic d’ivoire.