Affirmant être «recherché par les Services spéciaux» suite à sa lettre ouverte au président de la Cour constitutionnelle, le directeur de rédaction et rédacteur en chef de l’hebdomadaire «Faits Divers», dit craindre pour sa vie.
Si Désiré Ename de l’hebdomadaire Echos du Nord et Jean de Dieu Ntoutoume-Eyi d’Ezombolo ne parlent plus des menaces d’assassinat qui pèseraient sur eux, il n’en va de même pour Jonas Moulenda. Le directeur de rédaction et rédacteur en chef de l’hebdomadaire Faits Divers affirme une nouvelle fois craindre pour sa vie.
A travers des messages sur son compte Facebook, le grand-reporter a diffusé une «alerte» dans laquelle il déclare être recherché par «les Services spéciaux» qui, écrit-il, «projetteraient de perquisitionner (son) domicile dans les heures ou jours à venir». Une initiative qui aurait été prise au terme d’«une réunion présidée par le directeur général des Services spéciaux» le 15 juillet dernier et que le journaliste assimile à «un conseil de guerre contre (sa) personne».
Concrètement, Jonas Moulenda se dit désormais «filé», en raison de la publication de sa «Lettre au président de la Cour constitutionnelle», parue dans les colonnes d’Echos du Nord (n°241), le 14 juillet dernier. «Les serviteurs du régime en place ne comprennent pas que je détienne autant d’informations alors que je ne suis pas dans les arcanes du pouvoir», lance-t-il, comme pour railler ceux qu’il accuse d’en vouloir à sa «liberté de ton».
Pourtant, si face à cette supposée nouvelle menace le journaliste dit refuser de se taire, il a d’ores et déjà promis de «saisir dans les prochaines heures les missions diplomatiques accréditées dans notre pays, (…) sur les nouvelles menaces qui pèsent sur (sa) personne». Aussi, a-t-il annoncé qu’il fera intervenir l’Union européenne, les Nations unies, Reporters Sans Frontières et tous les organismes de défense des droits de l’Homme.
Le 9 février 2014, au terme de la dernière séance consacrée au traitement des contentieux électoraux de décembre dernier, Jonas Moulenda a été condamné à 6 ans d’inéligibilité par la Cour constitutionnelle. Il était alors reproché d’avoir adressé un courrier, conduit sous forme d’interpellation, à l’endroit de la Cour constitutionnelle, notamment au président de la haute juridiction, Marie-Madeleine Mborantsuo. Un outrage à la Cour, avait estimé la personnalité visée.
Disant être devenu «ipso facto l’homme à abattre», il affirme que son alerte vise à «mobiliser» les Gabonais contre «tous les plans machiavéliques mijotés actuellement (…) par le pouvoir en place». A cet effet, écrit-il, «si un leader d’opinion est assassiné – comme Joseph Redjambé et Martine Oulabou – que les Gabonais le vengent par tous les moyens possibles.» Et d’ajouter : «Ce pays appartient à tous les Gabonais et il ne saurait être question de laisser un groupuscule d’individus mus par des intérêts égoïstes dicter sa loi au plus grand nombre». Affaire à suivre…