Fini les passe-droits dans l’attribution des contrats publics au Gabon. Le gouvernement sonne la fin des marchés de gré à gré et veut remettre les règles du jeu à plat. Une décision forte pour moraliser la commande publique.
Au Gabon, un vent de rigueur souffle sur la gestion des finances publiques. Le ministère de l’Économie vient de décréter la fin de l’attribution des marchés publics par entente directe, une pratique qui gangrène les finances de l’État et mine la concurrence, a-t-on appris de Financial Afrik le mardi 3 juin 2025.
La décision intervient alors qu’un rapport révèle qu’en 2025, plus de 93,25 % des marchés publics ont été attribués sans appel d’offres, en violation flagrante de l’article 71 du Code des marchés publics, qui fixe un plafond strict à ce type de procédure dérogatoire.
« Cette dérive systémique ne peut plus durer », affirme un cadre du ministère. La nouvelle équipe économique souhaite restaurer les principes de concurrence, de transparence et d’efficacité dans les commandes publiques. Elle promet des mesures fermes pour encadrer strictement les cas exceptionnels d’entente directe, désormais soumis à des critères rigoureux de justification.
Pour les entreprises, ce virage marque la fin d’une ère d’opacité. L’objectif du gouvernement : rassurer les investisseurs, stimuler une saine compétition et assainir l’écosystème économique.
En parallèle, une réforme du système de passation des marchés est annoncée, avec le déploiement progressif d’une plateforme numérique unique, destinée à rendre les procédures plus accessibles et traçables. 93,25 % des marchés publics attribués de gré à gré en 2025, fin de cette pratique sauf cas exceptionnels, strictement encadrés. Objectif, relancer la concurrence et lutter contre la corruption et mise en place d’un système numérique pour la transparence
Le Gabon tourne la page du gré à gré. Une réforme structurelle qui, si elle est appliquée avec fermeté, pourrait rebattre les cartes de la commande publique et redonner confiance aux acteurs économiques.