En 2017, le groupe islamiste d’origine ougandaise Allied Democratic Forces (ADF) a prêté allégeance à l’État islamique (EI), qui le présente désormais comme sa province en Afrique centrale. Retour sur ce processus d’allégeance et ses conséquences.
À première vue, le profil des ADF (Forces démocratiques alliées) détonne dans la galaxie jihadiste. Le fondateur du groupe, Jamil Mukulu, est un islamiste ougandais en lutte contre le président Yoweri Museveni. En 1994, il tente une insurrection, échoue et se réfugie, avec ses hommes, de l'autre côté de la frontière, dans l’est de la RDC. Il y terrorise les populations locales et multiplie les exactions, mais son objectif demeure flou. Il évolue dans un environnement majoritairement animiste et chrétien, revendique peu ses attaques et ne semble pas avoir de visée expansionniste, explique Jason Stearns, chercheur au Groupe d’études sur le Congo : « Jamil Mukulu était très hésitant à faire des liens avec les groupes islamistes plus larges, du Moyen-Orient. Il voulait garder une certaine autonomie et créer un genre d'utopie à l'est de la RDC, mais vraiment isolée du reste du monde, et même du monde islamiste jihadiste. »... suite de l'article sur RFI