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La présidentielle au Gabon, "une étape cruciale" pour le retour à l’ordre constitutionnel, selon un responsable onusien (INTERVIEW)
Publié le mercredi 16 avril 2025  |  Xinhua
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© RFI par DR
Assemblée générale de l`ONU: qui pour représenter les nouvelles juntes au pouvoir en Afrique?
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LIBREVILLE-- L’élection présidentielle du 12 avril dernier au Gabon est survenue à un "tournant décisif" pour ce pays d’Afrique centrale, lequel "a la possibilité de mettre en place des institutions solides", a estimé Abdou Abarry, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU pour l’Afrique centrale et chef du Bureau régional de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires

"Ce scrutin est une étape cruciale dans la mesure où il favorisera le retour de ce pays à l’ordre constitutionnel", a-t-il souligné dans une interview exclusive accordée à Xinhua à Libreville, la capitale du Gabon, à la veille du scrutin.

Au lendemain de ce dernier, le ministère gabonais de l’Intérieur a annoncé la victoire du président de transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, avec 90,35% des suffrages exprimés. M. Nguema assure la présidence du pays par intérim depuis le coup d’Etat d’août 2023 ayant renversé l’ancien président Ali Bongo Ondimba.

Réfléchissant aux dynamiques de transition dans la région, M. Abarry a établi un parallèle entre l’expérience gabonaise et celle du Tchad, qui a mené à bien sa feuille de route post-crise avec l’organisation d’élections sénatoriales début 2025, à la suite de la mort du président Idriss Déby en avril 2021.

Il a salué les autorités tchadiennes pour avoir tenu leurs engagements malgré des défis notables, notamment les effets de la crise au Soudan voisin. "Cette transition, comme celle du Gabon, n’a pas été longue - même si en la matière, plusieurs observateurs estiment qu’il n’y a pas de durée idéale", a-t-il observé.

M. Abarry a insisté sur l’importance que ces processus soient menés "en toute souveraineté", en accord avec les contextes politiques, sociaux, culturels et institutionnels propres à chaque pays.

Il a également souligné le rôle déterminant de la coopération régionale et internationale dans l’accompagnement des transitions démocratiques, citant en particulier la coordination entre la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (CEEAC), l’Union africaine et les Nations Unies dans le processus électoral gabonais.

Au-delà du Gabon, le regard de M. Abarry sur l’Afrique centrale demeure à la fois prudent et empreint d’espoir.

Il a mis en avant les causes structurelles de la violence dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), où des groupes armés, notamment le Mouvement du 23-Mars (M23), ont entraîné le déplacement de millions de personnes.

"Pour les Nations Unies, la résolution pacifique constitue la seule voie pour mettre fin à un conflit", a-t-il insisté, réaffirmant que le système des Nations Unies demeurait activement mobilisé pour aider à mettre un terme au conflit en RDC, tout en respectant la souveraineté et l’intégrité territoriale du pays.

M. Abarry a aussi évoqué la difficulté pour les crises africaines de rester visibles sur l’agenda international, dans un contexte marqué par de multiples urgences globales.

"Il est difficile de capter l’attention de la communauté internationale au regard des multiples crises actuelles, d’autant plus que les enjeux et les intérêts ne sont pas les mêmes", a-t-il souligné.

Selon lui, l’une des réponses consiste à "parler d’une seule voix" et une autre solution, dit-il, est de "donner la voix aux personnes directement affectées par le conflit".

Il a aussi appelé à une plus grande reconnaissance internationale de la transformation générale en cours sur le continent africain.

Selon lui, l’affirmation croissante de l’Afrique sur la scène mondiale ne reflète pas un recul de l’engagement, mais plutôt un désir de construire des partenariats plus équitables et plus respectueux avec le reste du monde.

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