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Présidentielle au Gabon : une campagne sans fièvre pour un scrutin à sens unique
Publié le mardi 8 avril 2025  |  aLibreville.com
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© aLibreville.com par S. DABO
Vote lors des élections couplées présidentielle/législatives du 29 novembre
Dimanche 29 novembre 2015. Burkina Faso. Les Burbinabès participent aux élections couplées présidentielle/législatives.
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À quatre jours du premier tour de l’élection présidentielle prévu le 12 avril, le climat politique au Gabon semble étrangement calme. La campagne électorale, loin de l’effervescence des scrutins passés, tourne presque au plébiscite en faveur du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, rapporte rfi en ligne ce mardi 8 avril 2025.

Contrairement aux précédentes élections présidentielles, 2009, 2016, 2023, marquées par des affrontements électoraux intenses entre pouvoir et opposition, la campagne de 2025 se déroule dans une atmosphère de quasi-consensus politique. Depuis le coup d’État du 30 août 2023 qui a renversé Ali Bongo Ondimba, la junte au pouvoir, réunie au sein du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), a consolidé son emprise, ralliant une grande partie de la classe politique.

Résultat : sur le terrain, la dynamique électorale s’apparente à une marche vers une élection annoncée, avec un seul visage dominant l’espace public, celui de Brice Oligui Nguema, et un slogan omniprésent , « C’est enfin notre essor vers la félicité ».

Dans les rues de la capitale gabonaise, l’ambiance est loin des tensions habituelles en période électorale. Affiches, panneaux et banderoles sont à l’effigie du président de la transition. L’opposition, pourtant présente à travers huit autres candidatures, reste pratiquement invisible.

« La répartition du temps de parole n'est pas très équitable », note Philippe, installé à un stand de nourriture dans un quartier populaire. « On a l'impression que tout le monde vote CTRI ! », ajoute-t-il, pointant un déséquilibre médiatique et logistique flagrant. Les candidats concurrents n’ont ni les moyens de battre campagne sur l’ensemble du territoire ni la même visibilité dans les médias.

Si certains regrettent ce manque de pluralité et de débat, d’autres y voient une forme de soulagement. Annie, Syntiche et Murielle, trois jeunes femmes croisées devant une supérette, savourent la tranquillité.
« On ne ressent même pas qu’il y a des élections ! », s’amuse l’une d’elles, un jus à la main sous un parasol.

Le souvenir des élections précédentes, marquées par la tension, la polarisation et parfois la violence, est encore vif dans les mémoires. Pour une partie de la population, ce climat de calme relatif est donc perçu comme une pause bienvenue, même si les enjeux démocratiques sont relégués au second plan.

Alors que Libreville reste figée, c’est dans certaines provinces que l’on observe des soubresauts de campagne, principalement à l’occasion des déplacements du président-candidat. Ses adversaires, eux, doivent composer avec des moyens limités, improvisant des causeries de proximité ou tentant d’exister par l’intermédiaire des réseaux sociaux.

Cette disparité renforce l’impression d’un scrutin déséquilibré, où les marges d’expression et de mobilisation sont réduites pour les challengers. Une élection pluraliste sur le papier, mais aux contours largement dominés par une seule figure politique.

Au-delà du calme apparent, cette présidentielle constitue un test pour la transition post-Bongo. Le régime issu du coup d’État cherche à se légitimer par les urnes, mais l’organisation d’un scrutin sans débat réel, sans opposition visible et sans suspense électoral pose la question de la crédibilité démocratique du processus.

À quelques jours du vote, une interrogation demeure : s’agit-il d’un retour à l’ordre ou d’un vernis électoral sur une continuité autoritaire ?


KM
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