Plus de deux semaines après la tenue à Libreville du 13e congrès extraordinaire du Parti démocratique gabonais (PDG), son ancien «distingué camarade président» n’apprécie pas d’avoir été mis sur la touche. Il estime qu’il était encore seul habilité à convoquer ces assises.
La mise en place, fin janvier dernier, d’un nouveau bureau du Parti démocratique gabonais (PDG) n’a pas enchanté autant de monde qu’il n’y paraît. En témoignent les frictions internes actuelles, dont certaines ont donné lieu à des actions en justice. Depuis sa villa de la Sablière où il vit en résidence surveillée, Ali Bongo non plus n’a pas apprécié l’initiative des ex-dirigeants intérimaires de sa formation politique. Jadis chef incontesté, l’ancien «distingué camarade président» a tout bonnement été remisé, considéré d’ailleurs par certains comme «un homme du passé».
À l’évocation du directeur de publication de Jeune Afrique de l’élection de Blaise Louembé à la tête de l’ex-parti au pouvoir au Gabon, l’ancien chef de l’État s’est montré déçu, voire trahi par les siens. «Tout cela est contraire aux textes du parti. Moi seul pouvais convoquer ce congrès», a-t-il rappelé. Comme beaucoup, y compris au sein du parti, Ali Bongo semble penser que le PDG s’est vendu à son bourreau, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, meneur du coup d’État l’ayant évincé du pouvoir fin août 2023.
«J’avais donné mes instructions aux responsables qui sont venus me voir – je continuais à diriger le PDG, avec un adjoint dans un rôle exécutif – ils sont sortis de chez moi, se sont rués au Palais, voilà le résultat…»
Ancien «candidat naturel» du PDG, Ali Bongo est désormais contraint de regarder depuis chez lui la querelle qui oppose le bureau dirigé par Blaise Louembé et certains de ses fidèles, à l’instar d’Ali Akbar Onanga et Francis Nkea Ndzigue.