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Le Gabon refinance difficilement un de ses eurobonds, mais la CEMAC peut souffler
Publié le vendredi 14 fevrier 2025  |  Agence Ecofin
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© Présidence par DR
Le Chef de l`État, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema échange avec le Groupe Vaalco
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Les investisseurs ont exigé un des rendements les plus élevés du marché pour un emprunt effectué sur le marché émergent. Mais l’opération règle des défis à la fois pour le Gabon et sa communauté régionale, et constitue un test pour le président Oligui, arrivé au pouvoir avec des ambitions de transformation.

Au début de cette semaine, la République gabonaise a réalisé un placement privé de titres d’emprunt internationaux, qui lui a permis de mobiliser des ressources en devises auprès d’investisseurs internationaux spécialisés dans la dette des pays émergents et frontières. Selon des sources proches du marché, cette opération visait principalement à refinancer les 318 millions de dollars restants sur son euro-obligation arrivant à échéance en juin 2025.

Le montant initialement ciblé était de 570 millions de dollars avec un taux d’intérêt de 9,5%. Cependant, des informations non encore officielles indiquent que le marché a exigé un rendement de 12,7%, reflétant une perception de risque très élevée. Cela aurait conduit le gouvernement à n’accepter que 520 millions de dollars sur le total des offres reçues. Si ces informations se confirment, le Gabon se serait ainsi offert un excédent de ressources en devises d’environ 202 millions de dollars.

Cette nouvelle est aussi positive pour la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), dont les dirigeants se sont réunis en décembre 2024 pour examiner les mesures à adopter, avec l’accompagnement du Fonds monétaire international (FMI), afin de faire face à un niveau des réserves de change jugé alarmant par de nombreux acteurs (moins de 3 mois d’importations, hors appuis budgétaires). Le refinancement de l’euro-obligation de juin 2025 constituait une pression supplémentaire.

Bien que le rendement attendu par les investisseurs fasse de cet eurobond l’une des plus coûteuses à refinancer des quinze dernières années par un pays émergent, le Gabon semblait n’avoir d’autres choix que de trouver une solution à cette situation, tout en préservant la stabilité macroéconomique de sa sous-région. Dans l’esprit de la rencontre de Yaoundé, il a été recommandé de travailler sur des programmes avec le FMI.

Ces programmes débouchent souvent sur des facilités qui augmentent les ressources en devises et permettent d’obtenir des appuis budgétaires de la part de prêteurs concessionnels. Mais avec l’élection présidentielle annoncée le 12 avril 2025, il n’était pas certain que les échanges avec le FMI aboutissent rapidement à une décision favorable et, même le cas échéant, que les premiers décaissements auraient permis le remboursement de l’euro-obligation. Ce problème est aujourd’hui réglé, et les remboursements majeurs de grosses dettes internationales ne devraient pas survenir avant trois ans.

L’opération a également constitué un test supplémentaire pour le gouvernement désormais dirigé par le général Brice Oligui Nguema (photo), au pouvoir depuis le 30 août 2023 à la suite d’un coup d’Etat qui a interrompu un processus électoral déclarant l’ancien président Ali Bongo vainqueur. Les attentes de changements suscitées par son arrivée et son équipe prennent du temps à se concrétiser, indiquant la complexité de la gestion des économies modernes. Rappelons que le Gabon n’avait pas obtenu un taux supérieur à 7% sur ses précédents eurobonds, lorsque la confiance des marchés était encore plus solide.

Idriss Linge
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