Libreville, - Le directeur de publication de l’hebdomadaire Le Mbandja, Guy Pierre Biteghe a finalement été condamné lundi à 3 mois de prison avec sursis et 5 millions de dommages et intérêts plus une amende de 200 000 FCFA à verser au Trésor pour le compte du Tribunal, selon un verdict rendu par le Tribunal de Libreville.
Guy Pierre Biteghe est poursuivi depuis plus de trois ans pour diffamation par son confrère et ancien frère d’armes, le conseiller à la présidence de la République, par ailleurs sociétaire du satirique «La Griffe», Raphaël Ntoutoume Nkoghé.
Cette décision, difficile à commenter selon l’accusé, est perçue par certains comme «une clémence de la cour de Justice d’alléger la peine de l’accusé par rapport au verdict primitif non officiel requis par le procureur», qui était celle d’un an d’emprisonnement et 100 millions de francs CFA de dommages et intérêts.
«Je le prends avec beaucoup de philosophie et de réserve et je verrai avec mon avocat, si on peut faire appel. Mais, je vous avoue sincèrement que je voudrais terminer avec cette histoire, pas par lâcheté ou pas peur mais tout simplement pour que ce monsieur me colle définitivement la paix», a, pour sa part, laissé entendre Guy Pierre Biteghé.
Mais, de quoi s’agit-il au juste ? Des «allégations et imputations» relayées dans ses parutions des 15 et 22 mars 2011 du journal Le Mbandja parlant de son confrère avait écrit : «Au lieu de se taire, ces individus à la moralité douteuse se sont fourvoyés dans des explications évasives et dans des arguments fallacieux. Nous avons affirmé qu’à l’époque de Bongo père, c’est avec cet argent qu’il achetait les opposants et finançait ses campagnes et celles de son parti. À cette affirmation, nos deux ploucs ne disent mot. Mieux, c’est avec cet argent qu’Omar Bongo avait acheté Raphaël Ntoutoume Nkoghé. L’homme est certainement amnésique (…) Or là où le bât blesse, c’est que le receleur Raphaël est mal placé pour jouer les donneurs de leçon. Ce corrompu a bel et bien été acheté avec de l’argent sale du pétrole qui venait d’un compte BGFI géré à l’époque par un certain Henry Claude Oyima et une certaine Pascaline Mferri Bongo Ondimba», pouvait-on lire à l’époque dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Mbandja.
Toutes choses que Guy Pierre Biteghé a eu du mal à prouver au tribunal le 24 juin dernier. Sa ligne de défense consistant à démontrer que ces écrits ne «venaient qu’en réaction aux attaques de Raphaël. Et ce n’étaient pas des attaques de mauvaise foi.»
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