Libreville, Les commerçantes et autres revendeuses de vin de Palm, boisson locale très prisée, sont depuis plusieurs jours pourchassées manu-militari et harcelés par la police municipale de Libreville visiblement allergique à ce commerce qui prospère sur les versants de l’échangeur du PK5, a constaté un reporter de Gabonactu.com.
« Ils nous disent que le maire ne veut pas entendre parler de vin de palme », a déclaré, essoufflée, à Gabonactu.com, Loris, une vendeuse du vin de palme fuyant les policiers avec son bidon de 10 litres à moitié rempli du liquide qui fait rêver ses adeptes.
Par petits groupes, les policiers rodent sur le lieu d’approvisionnement et de vente du vin incriminé tous les matins aux environs de 8h et 10h voire, 11h. A ces heures de livraison, des dizaines des femmes provenant de tous les quartiers de la capitale gabonaise viennent se ravitailler. C’est la course poursuite dès que les policiers atterrissent sur le lieu. Les récipients et leurs contenus sont saisis par les agents de forces de l’ordre, au grand désarroi des récolteurs et des commerçantes qui ne savent plus à quel sein se vouer.
« Il faut maintenant que madame le maire nous trouve du travail. Puisqu’elle ne veut pas qu’on se débrouille », se lamente Blanche, une autre vendeuse de vin de palme. Elle comme ses collègues prévoient une marche dans les prochains jours en direction de l’hôtel de ville pour manifester leur ras-le-bol auprès du maire, Rose Christiane Ossouka Raponda qui aurait instruit les policiers d’interdire la vente de cette boisson.
Le vin de palme est produit dans la brousse environnant la région de l’Estuaire (Meyan, Méba, Ntoum, Pk 68, etc.…). Ce vin est considéré comme frelaté. Les mauvaises langues disent que le vin de palme vendu à Libreville ne serait pas seulement secrété par le palmier. Les récolteurs mélangeraient le liquide avec de l’eau, du sucre et d’autres produits pharmaceutiques.
Le vin en question est transporté dans les récipients de 20 et 30 litres. Toute chose suscitant la curieusement et la méfiance de certains potentiels buveurs. Ces derniers ne comprennent pas que les palmiers puissent produire autant de quantités de vin tous les jours et ce, durant plusieurs années.
« C’est avec ça qu’on nourrit et envoient nos enfants à l’école. Maintenant on va faire comment ? Qu’elle nous donne maintenant du travail ! », Vociférait N.M., un récolteur.
Le commerce de vin de palme marche bien et nourrit bien son homme. Nombreuses sont les vendeuses qui se sont procurées les lopins de terre et érigées des habitations avec des bénéfices découlant de ce commerce. Les producteurs sont les jeunes débrouillards gabonais. Ils mènent une existence sans complexe et s’autoproclament « pétrolier » du fait des revenus permanents tirés de leur juteuse activité. Certains disposent même de véhicules, fruits de leurs efforts.
L’opération commando en cours n’est pas la première du genre. Il y a quelques mois les officiers de police judiciaire ont procédé à l’arrestation de plusieurs récolteurs de vin de palme à Ntoum (44 Km de Libreville). Ces fabricants auraient purgé une peine de trois mois assortis des amandes de 300 000 FCFA.