Ce lundi 9 décembre, Libreville a célébré la Journée internationale de lutte contre la corruption sous le thème «La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans le secteur des transports». Cette édition met en exergue un secteur clé de l’économie nationale, gangréné par des pratiques illicites. Au-delà des discours, les autorités gabonaises et les participants ont plaidé pour une action concertée, ferme et durable contre ce fléau.
La Journée internationale de lutte contre la corruption a été célébrée au Gabon sous le thème évocateur : «La lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite dans le secteur des transports». Dans un contexte où la corruption gangrène des institutions vitales, cette commémoration s’ajoute aux efforts nationaux pour restaurer la transparence et l’intégrité dans un secteur crucial pour le développement économique.
La cérémonie, présidée par le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima, en présence des membres du gouvernement et des présidents institutions, a ouvert un débat capital sur les impacts dévastateurs de la corruption dans les transports. Les travaux ont été structurés autour de panels qui ont abordé des thèmes variés tels que les mécanismes de délivrance des documents, les inspections, ou encore les risques spécifiques à chaque mode de transport (aérien, ferroviaire, routier).
Lors de son allocution, le président de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, Nestor Mbou, a rappelé la centralité de cette lutte : «La corruption anéantit les aspects positifs et les bonnes intentions, elle est omniprésente lorsqu’on choisit de l’ignorer». Ce diagnostic sévère traduit une réalité où les pratiques frauduleuses dans les transports compromettent non seulement la sécurité des usagers, mais aussi les perspectives de développement durable du pays.
Des discours marqués par la gravité et l’urgence
Raymond Ndong Sima, dans une intervention empreinte de pragmatisme, a souligné l’importance de mobiliser des ressources humaines et financières pour inverser la tendance. Il a appelé à une rigueur accrue dans les procédures administratives et un renforcement des contrôles. Citant les conséquences directes de la corruption sur le secteur, il a déclaré : « Chaque acte de complaisance coûte cher à la nation, qu’il s’agisse d’un accident évitable ou de recettes fiscales détournées».
Pour sa part, Nestor Mbou a relevé le lien étroit entre corruption et inefficacité dans les transports : «Lorsque nous tolérons des situations que nous savons dangereuses pour en tirer un bénéfice personnel, nous mettons en péril la vie de nos concitoyens et fragilisons les fondements de notre société.» Il a également évoqué des exemples concrets tels que la délivrance anarchique de permis de conduire ou de licences pour le transport maritime et aérien, qui favorisent des accidents et des pertes financières significatives.
Un plan d’action pour endiguer le fléau de la corruption
La journée a permis de définir des objectifs clairs, parmi lesquels la réduction des pratiques corruptives grâce à des mécanismes de contrôle renforcés et une meilleure transparence. La cartographie des risques dans les transports est envisagée comme une priorité stratégique pour cibler les foyers de corruption et proposer des solutions adaptées. Les intervenants ont également insisté sur le rôle des partenaires sociaux et des usagers dans la dénonciation des abus et la promotion de l’intégrité.
Les travaux ont mis en exergue des solutions concrètes, telles que l’élaboration d’une feuille de route pour renforcer la transparence et l’efficacité dans la gestion des infrastructures de transport. À terme, ces mesures devraient non seulement améliorer la qualité des services publics, mais aussi attirer davantage d’investissements étrangers.
Le combat, cependant, reste long et complexe. Comme l’a souligné Nestor Mbou, «Il n’y a pas de recette magique, mais nous devons aligner des victoires éclatantes pour placer nos institutions sous un jour plus favorable». Cette journée du 9 décembre aura permis de poser un jalon important, mais elle appelle à une mobilisation continue pour transformer les intentions en résultats concrets.
Le Premier ministre a réaffirmé l’engagement du gouvernement à faire de la lutte contre la corruption une priorité absolue. Il a conclu avec ces mots : «Nous ne pouvons plus permettre que l’impunité sape nos efforts. Il en va de l’avenir de notre économie et de la confiance de nos citoyens envers leurs institutions».