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Exploitation commerciale de l’Okoumé par l’UE : vers des restrictions et des conséquences sociales
Publié le mardi 3 decembre 2024  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le kevazingo gabonais
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Alors que l’exploitation de l’Okoumé (Aucoumea klaineana) remonte à plusieurs dizaines de décennies et demeure aujourd’hui encore une activité clé pour les pays disposant de cette ressource (Gabon, au Cameroun, au Congo et en Guinée Équatoriale), l’Union européenne (UE) est en passe d’imposer des restrictions sur son exploitation commerciale. Dans la perspective de la 20ᵉ Conférence des parties à la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CoP 20 CITES), l’UE a initié des discussions avec les autorités des pays d’Afrique centrale concernée par l’exploitation de cette espèce.

L’Okoumé (Aucoumea klaineana), espèce de bois commerciale la plus exploitée en Afrique centrale, avec une production de grumes dans la région estimée à plus de 1,7 millions de mètres cubes par an, est en passe de subir les restrictions de l’Union européenne (UE). C’est du moins ce qui ressort d’une note à l’intention des autorités de gestion CITES des États de l’Aire de répartition Aucoumea klaineana. Au regard de cette situation, le Réseau des organisations de la société civile pour l’économie verte (Roscevac), présidé par Nicaise Moulombi, a exprimé ses vives inquiétudes dans une correspondance envoyée aux membres du Groupe d’examen scientifique des États membres de l’Union Européenne.

Selon le Roscevac, l’inscription de l’Okoumé à l’annexe II aurait des conséquences économiques et sociales désastreuses, en particulier pour des pays où la filière bois constitue un pilier majeur de l’économie.

L’espèce en question est utilisée pour les placages, le bois scié, le contreplaqué et les produits finis en bois. «Bien que les informations sur l’état de conservation de l’espèce soient rares, il est à craindre que des décennies d’exploitation sélective d’arbres de haute qualité aient pu avoir une incidence sur cette espèce», relève le texte de la direction générale de l’Environnement de l’UE.

L’UE indique en effet dans son document qu’elle surveille les importations de l’Okoumé dans l’Union européenne depuis janvier 2022. «Une majorité du commerce a été importée du Gabon (plus de 90 % du bois scié, du placage et des produits en bois)», indique l’UE.

Depuis son classement comme vulnérable dans la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en 1998, l’Okoumé est au centre des débats sur la durabilité de son exploitation. Le Roscevac souligne que, bien qu’elle est la plus exploitée en Afrique centrale, des mesures importantes ont été prises pour en garantir sa pérennité à savoir l’aménagement durable des concessions forestières généralisé dans les pays concernés ; la promotion de la certification forestière, un gage de gestion responsable ; l’interdiction d’exportation de grumes qui a contribué à la transformation locale tout en occasionnant une perte de revenus pour les États et la conduite d’études thématiques, mettant en lumière la non-extinction de l’espèce et son importance économique d’ici 2030.

Pour le Roscevac, si l’Okoumé venait à être inscrit à l’annexe II de la CITES, l’économie des pays de la sous-région pourrait en être lourdement affectée. Le Réseau évoque «une chute des exportations, impactant directement les recettes budgétaires ; des pertes massives d’emplois dans la filière bois ; un recul du Produit Intérieur Brut (PIB) des pays concernés ; une déstabilisation sociale dans les régions où l’exploitation forestière constitue une activité économique majeure».

Appelant à une action concertée, le Roscevac indique que l’inscription de l’Okoumé à l’annexe II de la CITES serait perçue comme une «sanction» contre des économies déjà fragiles et peu diversifiées. D’où ses recommandations qui reposent sur la finalisation de l’évaluation en cours de l’UICN sur l’état des populations d’Okoumé ; la discussion des conclusions de cette évaluation avec les autorités des quatre pays concernés ; la mise en place d’un vaste programme de sylviculture financé par l’UE pour renforcer la gestion durable de cette ressource.
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