Député de la 13e législature dissoute par les militaires au pouvoir, David Labaye estime que le Gabon se portera mieux sur le plan économique si des bureaux d’étude composés de technocrates gabonais étaient en place pour gérer les secteurs clés de l’économie. Estimant aussi que le projet de Constitution ne garantissant pas l’équilibre des pouvoirs mérite d’être sanctionné par un le NON, il a démissionné du Rassemblement héritage et modernité (RHM) avant d’annoncer son retrait de la vie politique.
Ancien député, David Labaye estime que le Gabon pourrait se porter mieux autant sur le plan économique que sur le plan politique. S’exprimant le 14 novembre, il a passé en revue le secteur des hydrocarbures dont la Société nationale des hydrocarbures, Gabon oil Company (GOC) détient désormais une bonne part de marché. S’il s’en réjouit, il note cependant que la GOC ne se contente que de la gestion de puits marginaux et le partage des bénéfices tandis que la gestion des grands blocs pétroliers dont la production est plus importante est laissée aux sociétés étrangères. Ce qui, selon lui, engendre des pertes pour l’économie gabonaise.
Des bureaux d’étude pour restaurer les secteurs clés de l’économie
«Pour soutenir à moyen et long terme notre économie et renforcer notre indépendance sur le secteur pétrolier nous proposons la mise en place d’une d’un bureau d’étude composé de technocrates nationaux spécialistes en la matière», a déclaré le député de la 13e législature selon qui, ledit bureau travaillera la création et l’implémentation d’un département d’exploitation pétrolière filiale de la GOC, et la mise en production de puits majeurs déjà découverts. David Labaye qui se désole tout aussi de la situation du secteur bois, s’indigne de la mort de la Société nationale des bois du Gabon (SNBG), au profit des sociétés étrangères exonérées de taxes et dont la quantité de mètres cubes de bois, en matière de protection serait sous-évaluées.
«Cette mort s’est faite au profit des sociétés étrangères ne respectant pas la gestion durable des forêts et la mise à l’écart des exploitants nationaux a causé le tort à l’économie», estime David Labaye qui relève que cet état de fait, en plus des détournements des fonds de développement locaux, a contribué à accentuer la dégradation des conditions de vie en milieu rural. «Pour soutenir à court, moyen et long terme ce secteur économique et renforcer notre indépendance sur la gestion des de nos forêts, les ingénieurs et techniciens des Eaux et forêts constituent les technocrates sur lesquels l’État pourrait s’appuyer afin de développer le secteur bois dans notre pays et de facto contribuer à la réduction du chômage», a-t-il déclaré.
NON au référendum
«Nous proposons la mise en place d’un bureau d’étude composé de technocrates nationaux spécialistes en la matière, qui travaillera sur le développement de l’industrie pour la consommation de ressources forestières de notre pays», a-t-il ajouté. Sur le secteur minier, il relève que les sociétés étrangères sont prégnantes et propose tout aussi le même type de bureau pour travailler sur le développement des ressources minières du pays. Soulignant que la situation n’est pas meilleure dans le secteur des BTP, David Labaye considère que «la résolution de ces questions est plus urgente que toutes les questions politiques».
Pour lui, le développement du Gabon «passe inéluctablement par une réforme profonde de notre économie et l’assainissement de nos finances». Il a dans sa démarche, dénoncé la corruption, les détournements de deniers publics qui se traduisent tout aussi par l’exécution à minima des budgets mis à disposition dans la loi de finances. Le député dont le mandat s’est achevé avec la dissolution du Parlement par les militaires au pouvoir s’est également exprimé sur le projet de Constitution. S’il assure qu’il votera NON à cause du déséquilibre des pouvoirs, il a annoncé sa démission du parti Rassemblement héritage et modernité (RHM). Il tient désormais à se consacrer à sa vie personnelle.