Moment fort dans la restructuration de la Caisse nationale de sécurité sociale. Les membres de la commission tripartite, qui ont œuvré pendant trois mois au diagnostic et aux solutions de redressement de cette institution en difficulté, viennent d’être décorés dans l’Ordre du Mérite et de l’Etoile Équatoriale. Une reconnaissance qui marque une étape cruciale dans la renaissance de cet organisme de protection sociale, pilier du système de sécurité sociale gabonais.
En cette période charnière de l’histoire du Gabon, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) tourne une page décisive de son existence. Le vice-président de la transition, Joseph Owondault Berre, a présidé vendredi 8 novembre une cérémonie de haute tenue consacrant l’engagement exemplaire des membres de la commission tripartite, artisans d’un diagnostic sans concession de cette institution sociale majeure.
Installée par les autorités de la transition, la commission tripartite tire son nom de sa composition équilibrée réunissant trois parties prenantes essentielles : les représentants de l’État, ceux des employeurs et les délégués des travailleurs. Cette structure, garante d’un dialogue social constructif, reflète la volonté d’impliquer l’ensemble des acteurs concernés dans le processus de redressement de l’institution.
Une mission salvatrice pour une institution convalescente
L’heure était donc à la reconnaissance pour cette commission qui, durant trois mois d’un labeur méticuleux, a ausculté les maux d’un organisme sous perfusion. A cet effet, plus d’une vingtaine de ses membres se sont vu décerner l’ordre national du mérite gabonais, tandis que trois d’entre eux ont reçu la distinction de l’Etoile Equatoriale, en présence du grand chancelier Yves Keba Malekou.
«C’est une étape historique et décisive pour la restauration de la CNSS», a souligné Joseph Owondault Berre, saluant une «mission lourde de responsabilité» menée avec un remarquable «esprit de responsabilité et de partage pour cet outil commun». Des propos ayant une résonnance particulière quand on sait que l’institution émerge à peine d’une administration provisoire qui aura duré plus d’une année.
À la tête de cet organisme en pleine tourmente, Olivier Rebienot Pellegrin, son directeur général, ne dissimule pas l’ampleur du défi. Face à une caisse ayant des difficultés à honorer nombre de ses engagements envers assurés et retraités, il affirme que «la restauration de la CNSS reste intimement liée aux recommandations de ces travaux afin de remettre la dignité aux Gabonais», faisant référence aux travaux de la commission tripartite.
Du 2 mai au 31 juillet en effet, la commission, forte de sa composition plurielle — agents, partenaires sociaux, associations de retraités du secteur privé et direction de la CNSS — a minutieusement décortiqué les causes profondes du déclin de l’institution. Son analyse s’est particulièrement attachée à la gestion antérieure et à l’épineuse question des créanciers, dont le poids hypothèque lourdement l’avenir de la caisse. Face à ce constat, les représentants des retraités ont d’ailleurs vivement exhorté la direction générale à intensifier ses efforts de recouvrement.
Les conclusions de ces travaux, remises au ministre des Affaires sociales en août dernier, ne resteront pas lettre morte : le gouvernement de transition a d’ores et déjà mis en place un comité de suivi et d’évaluation. Une initiative qui témoigne de la volonté des autorités de voir cette institution retrouver sa place centrale dans le dispositif de protection sociale gabonais.
La réhabilitation de la CNSS s’annonce ainsi comme l’un des chantiers majeurs de la transition, symbole d’une volonté de refondation des institutions au service des citoyens.