Accusé d’avoir tenu des propos «ethnicistes» suite à la défaite du PDG lors de la constitution du Conseil départemental du N’tem, le conseiller d’Ali Bongo est appelé, ce lundi 17 juillet, à comparaître devant un juge.
L’affaire avait provoqué un tollé. Certains médias nationaux en avaient même fait leurs choux gras. L’hebdomadaire L’Aube avait alors frappé un grand coup avec titre choc : «Tuez-les tous !», en référence à un prétendu sentiment anti-fang qui se développerait dans l’opinion.
Aujourd’hui plus qu’hier, cette question est au centre des débats. Ainsi, par exploit d’huissier daté du jeudi 3 juillet 2014, Michel Ogandaga dont certains minimisent la place auprès d’Ali Bongo, sous le coup d’une «citation directe en correctionnelle», est appelé à comparaître le lundi 14 juillet 2014. Le présumé coupable, qui a depuis ôté de sa page le post incriminé, tombe sous le coup de l’article 88 du Code pénal qui punit «le délit tendant à instituer la désunion des citoyens et la haine raciale», ainsi que tentera de le démontrer, Me Nkoulou Ondo, avocat de Privat Ngomo, auteur de la plainte.
A l’évidence, en laissant maladroitement apparaître sa déception et sa colère, le 24 janvier dernier sur sa page Facebook, le conseiller du président de la République ne semblait pas mesurer la portée de son acte. Grande fut sa surprise de constater qu’un Collectif Adh’oc des Ekang du Gabon (CAEG) fut aussitôt mis en place. Les membres du CAED exprimèrent leur indignation, le 15 février 2014 à Libreville, suite aux propos de l’intéressé contre qui une plainte a été déposée. Comme quoi, la poésie du natif de Port-Gentil est loin de plaire. C’est dire !
De fait, ce ramdam avait pour cause les propos peu orthodoxes tenus par un conseiller du président de la République. Dans une poésie au style fin et subtile, Michel Ogandaga – puisque c’est de lui qu’il s’agit – écrivait sur sa page Facebook : «Je suis un homme en colère, écœuré par ce qui se trame actuellement au sein du PDG dans le Woleu-Ntem. Même si la traitrise de nombreux militants PDG du Woleu-Ntem ne surprend personne, cette province a toujours été le bastion du judaïsme, antichambre du salafisme…Vous avez de la chance que je ne sois ni ministre de l’Intérieur ou de la Défense, je vous aurais donné une bonne leçon, une bonne bastonnade juste après votre trahison, à poil et du piment rouge aux fesse, au bangala et sur tout le corps…FUMIER VA !»
Pour le conseiller qui avait, par ailleurs, requis l’«exclusion illico presto du Parti démocratique gabonais (PDG)», le «limogeage manu militari de toute fonction officielle», ainsi que la «suspension à vie de tout revenu, salaire, pension», les choses pourraient se compliquer. C’est du moins ce qu’espèrent les représentants autoproclamés des Ekang (Fang). Faut-il encore que le délit soit constitué. La partie devrait vraisemblablement débuter ce matin au Tribunal de Libreville. Affaire à suivre….