Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema s’est rendu pour la première fois dans les sites de production d’Assala, le numéro 2 de la production pétrolière du Gabon devenu une société nationale après son rachat par l’Etat auprès d’un fond souverain américain.
Symbole fort, Oligui Nguema a pour la circonstance revêtu son treillis militaire vert citron qui rappelle les couleurs des maquisards à la Che Guevara.
Le chef du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a joué dans ce dossier d’acquisition d’Assala comme un véritable chef rebelle. A la surprise générale et contre toute attente, le tombeur du régime des Bongo (père et fils) a fait valoir le droit de préemption de l’Etat lors de la vente de cette entreprise par Carlyle, le fond souverain américain qui en était l’actionnaire majoritaire.
Oligui Nguema avait ainsi arraché le beefsteak de la gueule du pétrolier français Maurel & Prom qui était déjà l’acquéreur de la société après une opération d’achat lancée hors des frontières du Gabon.
Conjurer la mauvaise gestion
Le pays en pleine transition et sous sanctions internationales semblait trop faible pour opérer avec succès cette aventure. Mais à la surprise générale, Libreville a réussi le montage financier qui a permis de boucler l’achat.
Assala est désormais gabonais ! Un succès incommensurable lorsque l’on sait que le pays s’est contenté des royalties versées par les multinationales maîtresses du pétrole gabonais depuis 1957, début de l’aventure pétrolière gabonaise.
Selon le narratif officiel, par ce rachat, le Gabon devient le 2ème producteur de son pétrole. Libreville avait aussi récupéré en mars 2024, les actifs de la société chinoise Addax Petroleum dont le Contrat de partage de production (CPP) n’a pas été renouvelé. Présent au Gabon depuis 2008, Addax Petroleum produisait 6 000 barils par jour au moment de son départ.
L’administration gabonaise est désormais face à un défi : maintenir la production et les standards internationaux pour ne pas tuer la poule aux œufs d’or.
Devant le terminal pétrolier de Gamba, un responsable d’Assala a affirmé qu’au moment du rachat de la compagnie, la production était de 52 000 barils par jour. Le mois écoulé, Assala a produit 55 000 barils. Simple discours ? Weat and see car l’Etat est réputé être un mauvais gestionnaire.