Le silence de l’exécutif face aux nombreuses revendications des travailleurs gabonais est loin de plaire aux membres du groupement syndical, qui a annoncé le week-end dernier des «actions concrètes» pour les prochains jours.
En prélude à la mise en branle de son programme d’actions dites «concrètes» qui devrait intervenir à la suite de l’assemblée générale prévue pour le samedi 19 juillet prochain, au Port d’Owendo, l’Alliance pour le renouveau syndical au Gabon (Aresga) se dit outrée par l’attitude du gouvernement.
A la faveur d’un point-presse donné à son siège, sis à Nzeng-Ayong à Libreville, le 12 juillet dernier, le porte-parole de ce groupement syndical est revenu sur «le sentiment d’impatience éprouvé par les travailleurs», par rapport, a-t-il indiqué, «à la matérialisation des engagements gouvernementaux contenus dans le procès verbal signé d’accord partie, le 10 mars 2013». Pour Joël Ondo Ella, «la non exécution de ces engagements serait la cause principale sinon essentielle des crises sociales observées dans les secteurs publics, parapublics et privés» depuis quelques temps. Et «le mutisme» opposé par le gouvernement qui jure pourtant de la bonne santé de l’économie gabonaise n’est pas pour apaiser les tensions.
Se référant au propos du Premier ministre, le 29 mars et le 1er mai derniers, l’Aresga affirme être «profondément étonnée de ce silence gouvernemental sur les problèmes de fond qui engagent les besoins essentiels des travailleurs». L’organisation syndicale a donc tenu à rappeler au chef du gouvernement ses engagements sur «la poursuite du paiement des rappels, la régularisation des situations administratives, la valorisation du Smig et du point d’indice, la valorisation de la pension retraite, le redéploiement des agents publics sans emplois, le paiement des allocations de rentrée scolaire dès l’âge de trois (3) ans, la révision des conventions collectives et du Code du travail et la réduction de la vie chère». Autant de promesses non tenues qui suscitent des interrogations quant aux raisons de la posture des autorités. «Pourquoi le gouvernement reste aphone face à ces préoccupations qui suscitent aujourd’hui plusieurs foyers de tensions sociales dans notre pays, dont les effets induits impacteraient la croissance économique par le fonctionnement au ralentie de nos services publics ?», s’est interrogé Joël Ondo Ella, président du Cosynap.
Par ailleurs, le porte-parole de l’Aresga s’est insurgé contre la «nouvelle vision» de la Prime d’incitation à la performance (PIP), avant d’appeler les autorités à «entreprendre des actions urgentes» en faveur du retour d’un climat apaisé au sein des universités et grandes écoles du pays, «pour que nos élites ne subissent pas l’année blanche qui n’est pas très loin». Espérons qu’il soit entendu.