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Référendum : Ce qu’Ensemble pour le Gabon reproche à la nouvelle Constitution
Publié le mercredi 30 octobre 2024  |  Gabon Review
Alain-Claude
© Gabon Review par DR
Alain-Claude Billie-By-Nzé, le 19 août à Libreville.
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De leur lecture de la nouvelle Constitution devant régir la vie du Gabon durant les prochaines décennies, plusieurs points de discorde ont été exhumés par la plateforme Ensemble pour le Gabon de l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. «Pour nous, une Constitution est l’acte sacré par lequel une Nation définit ses principes, ses valeurs, son organisation étatique et institutionnelle, les règles d’un vivre-ensemble harmonieux dans le cadre de lois et règlements, respectueux des traités internationaux que s’est engagé à respecter son État», a rappelé l’ex-chef du gouvernement énumérant et développant les huit points d’achoppement.

La plateforme Ensemble pour le Gabon votera le «non» lors de la prochaine élection référendaire. Elle l’a fait savoir lors d’une déclaration faite, le 28 octobre, par son président, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze. Si ce groupe appelle à rejeter ce texte, il invoque huit points amenuisant la substance de la nouvelle Constitution. Considérant la limitation des mandats comme une avancée démocratique significative, les membres de la plateforme font noter qu’«elle ne saurait, à elle seule, conduire à valider ce projet, car il subsiste encore trop de dispositions discriminatoires et anti-démocratiques» qu’il leur faut «rejeter en bloc».

«On n’apprend pas quand on est président, on se prépare avant d’y accéder»

Les membres d’Ensemble pour le Gabon font observer qu’«inscrire dans la Constitution que le peuple gabonais est porté par l’esprit du 30 août est une aberration». Sur ce premier point, ils disent «non» expliquant que «le peuple gabonais ne peut inscrire dans le marbre de sa Constitution pour le célébrer, un acte que les lois nationales et internationales considèrent comme un crime». Ils rejettent également l’inscription dans la Constitution de «la célébration de cette date comme fête nationale». «Le 17 août, fête de l’Indépendance, nous suffit», ont-ils dit.

Le deuxième point repose sur la demande de l’amnistie pour les auteurs du coup d’État et leurs complices. Pour ce groupe, cela est tout aussi «inacceptable», car, «il reviendrait à effacer par avance d’éventuels crimes et délits, sans en connaître ni l’ampleur ni les noms des auteurs». «Si les rédacteurs avaient voulu bien faire, ils auraient communiqué la liste nominative des compatriotes concernés et ils auraient dit au peuple les crimes et délits commis par eux dans la période allant du 29 août 2023 à la prestation de serment du général-président», a suggéré Bilie-By-Nze.

La durée du mandat constitue un autre élément discorde d’autant plus que «le retour à un mandat d’une durée de 7 ans est un recul», pour Ensemble pour le Gabon. «On entend dire qu’il faut donner du temps, mais à l’observation, les pays dont la durée de mandat est la moins longue sont aussi ceux qui sont les plus dynamiques au plan du développement et de la démocratie», a précisé le président de ce mouvement, ajoutant qu’«on n’apprend pas quand on est président, on se prépare avant d’y accéder».

«Cette constitution, c’est l’absolutisme. C’est la dictature !»

Ensemble pour le Gabon évoque et fustige «une excessive concentration des pouvoirs qui dépasse de loin tout ce que nous avons connu à ce jour dans notre pays». «Cette constitution, c’est l’absolutisme. C’est la dictature !», a-t-il dénoncé, soulignant qu’«avec ce projet, il n’existe plus aucun contre-pouvoir», d’autant plus que «le président de la République cumule tous les pouvoirs entre ses mains» et «tous ces pouvoirs entre les mains d’un seul ne peuvent que conduire à des dérives et à la dictature».

«L’abaissement et l’affaiblissement du parlement» sont invoqués par ces partisans du «non» au prochain référendum. L’ex-chef du gouvernement estime qu’«en rendant le gouvernement responsable devant le seul président de la République, cette Constitution vide le parlement de toute sa substance de contre-pouvoir, le reléguant à une simple chambre d’enregistrement et de vote des lois».

Au sixième point, ce mouvement analyse qu’avec les dispositions de ce projet de Constitution, «le président de la République, qui préside le Conseil supérieur de la magistrature, et qui a la haute main sur les deux chambres du parlement, devient en réalité celui qui choisit tous les juges constitutionnels». Pour eux, «le reste n’étant qu’habillage de pure forme. Or, quand on sait le rôle majeur que joue la Cour constitutionnelle pour ce qui est de l’élection présidentielle et de la validation des lois, il y a là un dangereux mélange qui renforce la dictature présidentielle».

«La vocation de l’armée n’est pas de lutter contre la délinquance ni de refaire l’éducation des enfants»

S’agissant du Service militaire obligatoire présenté comme une solution pour lutter contre la délinquance juvénile ou pour inculquer le patriotisme aux enfants de la république, Bilie-By-Nze et les membres de son mouvement répondent que «la vocation de l’armée n’est pas de lutter contre la délinquance ni de refaire l’éducation des enfants». Ils rappellent qu’il revient aux familles d’éduquer leurs enfants et de leur transmettre des valeurs au nombre desquelles le patriotisme, et c’est à l’école de la République de leur transmettre le savoir.

Enfin quant aux dispositions finales et transitoires du projet soumis au peuple, la plateforme note qu’elles «restent floues quant au calendrier de retour à l’ordre constitutionnel». «Nous pensons pour notre part que l’élection présidentielle devrait être celle qui marque la fin du processus de retour à l’ordre constitutionnel», a suggéré le président d’Ensemble pour le Gabon.

En relevant tous ces éléments contradictoires, l’ancien premier ministre fait savoir que leur opposition à ce projet ne repose pas sur un rejet de principe. «Trop de contradictions, de non-sens et de dispositions discriminatoires et dangereuses subsistent dans ce texte et ce ne sont pas les modifications cosmétiques que les auteurs ont tenté d’y apporter qui en changent l’esprit et la lettre. Ce texte est mauvais, il est dangereux pour notre pays. Rejetons-le massivement !» a prescrit Alain-Claude Bilie-By-Nze.
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