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Le projet «Un Gabonais, un taxi» mis en route: l’avis des bénéficiaires, les premiers couacs
Publié le dimanche 20 octobre 2024  |  afrique.le360.ma
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© Autre presse par DR
Le projet «Un Gabonais, un taxi» mis en route: l’avis des bénéficiaires, les premiers couacs
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Le gouvernement a remis 400 taxis à des Gabonais qui étaient sans emploi et dont ils deviendront propriétaires moyennant le respect du contrat financier et moral. Le but du programme est de stimuler l’auto-entreprenariat et répondre à la demande en transport public. Cependant, quelques jours seulement après la mise en service de ces véhicules, les premières entorses au règlement ont été constatées à Libreville.

Avec Taxigab+, les jeunes gabonais ont l’opportunité de sortir du chômage et de devenir leur propre patron en seulement un an», le gouvernement n’a pas manqué de stratégie pour promouvoir son initiative. Ce programme prévoit que les taxis, initialement propriété de l’État, soient transférés aux jeunes bénéficiaires après un remboursement échelonné sur 30 mois. Les candidats à ce mécanisme d’auto-emploi doivent préalablement verser une caution 1.100.000 cfa pour être éligible au projet.

C’est chose faite pour Serge Pambou, qui vient de sortir d’une situation difficile «En travaillant pour des particuliers, j’ai pu épargner 800.000 francs CFA. Les parents m’ont donné un coup de main pour acquérir ce taxi. Je dois verser 20.000 CFA par jour jusqu’à ce que le véhicule me revienne totalement», dit-il l’air satisfait des termes du contrat signé avec les services compétents de l’État.



Encore en phase d’expérimentation, ce projet gouvernemental vise un double objectif: professionnaliser le secteur transport urbain et offrir aux bénéficiaires une opportunité concrète de se lancer dans une activité économique stable et rémunératrice.

De quoi affuter le sens des affaires de la jeune Sambou, elle qui avec son époux Koumba, avait déjà tenté une malheureuse aventure dans le taxi «Avec les chauffeurs, on rencontrait pas mal de difficultés. Jusqu’au jour j’ai pris la décision de prendre le volant contre la volonté de mon mari... C’est au bout de longues tractations qu’il a fini par céder, convaincu par les recettes de chaque soir. Dès que le gouvernement a annoncé le programme un Gabonais, un taxi, nous avons sauté sur l’occasion en puisant dans nos économies. Aujourd’hui, je suis satisfaite par l’opportunité que m’offre ce programme», avoue-t-elle, toute souriante. Pour rappel, les bénéficiaires de «Taxi Gab+» sont des Gabonais âgés de 21 à 60 ans, titulaires d’un permis de conduire de catégorie B, C ou D et inscrits au Pôle national de promotion de l’emploi.

Conduite sans permis, accidents, panne sèche...

Pour la Fédération gabonaise des syndicats de transports et assimilés (FEGASTA), une telle initiative devrait être conditionnée par le recensement général des Gabonais désireux de faire du transport leur métier. Le FEGASTA, redoute que le gouvernement ne mette la «charrue avant les bœufs.» «Nous avons pensé qu’il fallait d’abord recenser tous les Gabonais âgés de 21 à 60 ans. Ce qui aurait permis au gouvernement d’avoir un fichier statistique. Il ne l’a pas fait alors que nous avons au niveau de notre syndicat enregistré près de 12.000 Gabonais mais qui ne sont pas détenteurs des catégories éligibles au projet», a déploré Albert Bernard Bongo Essono, président de la FEGASTA.

En plus de ces réserves, la mise en circulation de ces taxis nouvelle génération ne s’est pas faite sans incidents. Le 10 octobre au boulevard Omar Bongo à Libreville, un véhicule du projet Taxi Gab+ a été impliqué dans un accident de la circulation dont les conséquences auraient pu être graves, poussant la société chargée de la gestion de ce projet à réagir à travers les réseaux sociaux: «le taxi accidenté avait été prêté à un citoyen sans permis de conduire par son grand frère, propriétaire du véhicule» et de rappeler que les taxis du projet ne peut être prêtés à quiconque.

Moins dramatique qu’un accident, une vidéo devenue virale montre un bénéficiaire pousser son Taxi Gab+ a circuler sur la toile évoquant «une panne sèche», motif également invoqué «après vérification» par les gestionnaires du projet.

Sur le long terme, ce projet lancé à Libreville couvrira l’ensemble des grandes villes du Gabon. À noter que pendant la période d’exploitation, l’entretien du véhicule sera assuré par «Taxis Gab+». Le taxi ne pourra circuler qu’à Libreville, Owendo et Akanda. En cas d’accident, les réparations seront à la charge du bénéficiaire, dans un garage agréé «Taxis Gab+».

Par Ismael Obiang Nze (Libreville, correspondance)
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