La société civile gabonaise compte déposer avant la fin du mois de juillet, une plainte contre le groupe français Gemalto pour détournement de 50 milliards de F CFA destinés à l’implantation du système biométrique dans le processus électoral au Gabon. Après la plainte déposée auprès de la justice gabonaise, des membres de la société civile comptent également, dès fin juillet, s’adresser à l’appareil judiciaire français, à travers une plainte contre Gemalto, au motif de détournement de fonds.
Selon nos sources, l’avocat gabonais Ruffin Nkoulou se rendra en France la semaine prochaine pour préparer le dépôt du dossier.
En outre, certains députés français et européens, auraient déjà été saisis de l’affaire, à l’exemple d’Eva Joly, députée d’Europe Ecologie Les Verts (Eelv) et ancienne magistrate.
Il faut dire que depuis plusieurs semaines, le groupe français Gemalto, est l’objet d’accusations de la part de membres de la société civile gabonaise qui lui reprochent d’avoir détourné une partie des 50 milliards de F CFA prévus pour la mise en place de la biométrie au Gabon. Il est également reproché à Gemalto, le non respect des délais qui lui étaient donnés pour l’enrôlement de 580.000 électeurs en novembre 2013.
Outre cela, de forts soupçons de complicité de détournement de fonds avec le gouvernement, pèsent aussi sur l’entreprise. Pour faire taire ces soupçons, la société a récemment demandé que l’Etat publie le cahier de charges de Gemalto, pour consultation et évaluation générales.
« Si le montant perçu par Gemalto ne correspond pas aux sommes décaissées, on le saura », avait par ailleurs déclaré mardi 8 juillet dernier, un responsable de la société civile, joint par la rédaction de Gaboneco.com.
Cette nouvelle plainte auprès de la justice française obligera peut-être enfin l’Etat gabonais à sortir du mutisme dans lequel il reste obstinément muré depuis l’éclatement de cette affaire.