Des élections générales (présidentielle, législatives, locales) se sont tenues au Gabon samedi 26 août. Le pays attend l’annonce des résultats par le Centre gabonais des élections (CGE), seul organe habilité à cet effet. Mais un candidat, l’opposant radical Albert Ondo Ossa, dès samedi à la mi-journée, soit plusieurs heures avant même la fermeture des bureaux de vote, avait revendiqué sa victoire et réclamé le départ du président Ali Bongo Ondimba, candidat à sa propre succession. Des propos réitérés par la plateforme Alternance 2023 ce lundi (lire notre article).
« Ce sont des déclarations à l’emporte-pièce. L’intéressé ne dispose d’aucun élément ni document. Déjà, samedi en début d’après-midi, alors qu’il restait encore une demi-journée de vote, M. Ondo Ossa avait revendiqué sa victoire. Tout ça n’est pas sérieux et témoigne d’une forme de fébrilité », fait valoir un responsable du PDG, le parti majoritaire, qui se dit très serein pour son candidat Ali Bongo Ondimba.
Pour ce professeur en science politique de l’UOB, la stratégie d’Alternance 2023 est classique. « Il s’agit de crier victoire par anticipation, sans attendre les résultats. En parallèle, on dénonce des fraudes. En réalité, Alternance ne s’attend pas à être déclaré vainqueur mais plutôt à échauffer ses partisans pour les mobiliser et les faire descendre dans la rue le moment venu », explique l’universitaire.
En attendant, face à ce qu’il qualifie de « provocations » et à la multiplication des « fake news », le gouvernement a coupé les réseaux sociaux, suspendu de diffusion RFI, France 24 et TV5 accusés de parti pris et instauré depuis dimanche et jusqu’à nouvel ordre un couvre-feu.
Côté élections, les résultats sont en voie de centralisation. Les commissions électorales locales transmettent les procès-verbaux au niveau provincial qui les enverra, lui, au niveau national. Un processus qui prend du temps car il y a trois scrutins à dépouiller (présidentiel, législatif et local).