Lors du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC) du 5 septembre 2024, la Chine a franchi une étape majeure en annonçant l’élimination totale des droits de douane sur les importations en provenance des pays les moins avancés (PMA), dont 33 nations africaines. Cette décision ambitieuse vise à rééquilibrer les échanges commerciaux, soutenir le développement économique des pays africains et renforcer les liens entre Pékin et le continent africain.
Le 5 septembre 2024 restera un jour marquant dans les relations sino-africaines. Lors du Forum sur la coopération sino-africaine (FOCAC), Xi Jinping, le président chinois, a dévoilé une initiative historique : l’instauration d’un traitement tarifaire nul sur 100 % des importations en provenance des pays les moins avancés (PMA), incluant 33 pays africains. Cette annonce représente une avancée significative pour les échanges commerciaux entre la Chine et le continent africain, offrant de nouvelles perspectives pour les économies africaines souvent en quête d’opportunités.
Traditionnellement, les échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique ont été caractérisés par un déséquilibre notable, avec une prédominance des exportations africaines de matières premières contre des importations chinoises de produits manufacturés. En supprimant les droits de douane pour les PMA africains, la Chine ouvre la voie à une augmentation des exportations africaines vers son marché colossal. Cette mesure pourrait permettre aux pays africains d’accroître leur présence dans un marché jusqu’ici difficile d’accès, stimulant ainsi leur croissance économique et diversifiant leurs économies. Les entreprises africaines auront désormais l’opportunité de concurrencer sur un pied d’égalité, réduisant ainsi la dépendance envers les matières premières et favorisant le développement de secteurs tels que l’agro-industrie et le textile.
Un soutien stratégique à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf)
Cette initiative s’inscrit également dans un contexte stratégique plus large. Xi Jinping a réaffirmé le soutien de la Chine à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), un projet ambitieux visant à faciliter le commerce intra-africain et à renforcer l’intégration économique du continent. En favorisant l’accès des produits africains aux marchés mondiaux, y compris celui de la Chine, cette exonération tarifaire pourrait également encourager les investissements chinois dans les infrastructures et les industries africaines. Les perspectives d’une coopération accrue en matière de logistique et de finance pourraient transformer la dynamique économique de l’Afrique, en stimulant le développement transrégional durable.
Défis et perspectives : un équilibre à trouver
Malgré ces avantages potentiels, plusieurs défis doivent être surmontés. Les économies africaines doivent se préparer à répondre aux normes de qualité requises pour pénétrer le marché chinois. De plus, une dépendance accrue à un marché unique pourrait exposer ces économies aux fluctuations économiques et politiques de la Chine. Il est crucial que les pays africains diversifient leurs partenariats commerciaux et développent des infrastructures adaptées pour tirer pleinement parti de cette ouverture.
«La Chine élargira, de sa propre initiative et de façon unilatérale, l’ouverture de son marché. Nous avons décidé d’accorder à tous les PMA ayant des relations diplomatiques avec la Chine, y compris 33 pays d’Afrique, un traitement nul pour 100% des lignes tarifaires. La Chine est ainsi devenue le premier grand pays en développement et la première grande économie à prendre une telle mesure. Cela contribuera à transformer notre marché en une grande opportunité pour l’Afrique», a déclaré le président chinois, Xi Jinping, lors de la neuvième édition du Forum sur la coopération sino-africaine (Focac).
La conformité de cette politique avec les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) est également un aspect à surveiller. Bien que les accords de l’OMC permettent des exonérations tarifaires pour les PMA, il est essentiel de s’assurer que cette initiative respecte les principes de non-protectionnisme et de concurrence équitable.
Tout en offrant des opportunités considérables pour le développement des économies africaines, cette initiative appelle à une préparation stratégique et à une vigilance continue pour maximiser les bénéfices tout en minimisant les risques. La force de l’amitié sino-africaine se renforce ainsi, offrant un avenir prometteur pour les deux partenaires.