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Du B2 au sommet : Lee White renaît de ses cendres
Publié le lundi 9 septembre 2024  |  Gabon Review
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© Autre presse par DR
Le ministre des Eaux et Forêts, de la Mer, de L’Environnement, chargé du Plan Climat et du Plan d’Affectation des terres, Prof. Lee White
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Et revoilà Lee White ! Accusé de corruption, interrogé par les services secrets et parti en exil médical, l’écologiste Gabono-écossais Lee White semblait avoir tout perdu après le coup d’État du 30 août 2023. Que nenni ! Moins d’un an plus tard, il rebondit spectaculairement sur la scène internationale. Nominations prestigieuses, missions cruciales pour le climat : voilà comment ce personnage aux multiples facettes, jadis proche du pouvoir déchu, se réinvente en chantre de l’environnement. Entre rédemption et opportunisme, la fascinante métamorphose d’un Gabonais controversé.

Moins d’un an après son départ mouvementé du Gabon, l’ancien ministre de l’Environnement Lee White refait surface sur la scène internationale. Selon une annonce relayée par de nombreux sites d’organisations environnementales, l’écologiste gabonais d’origine écossaise vient d’être nommé au conseil d’administration de CTrees, un fournisseur de données sur le carbone forestier. Il devrait prendre ses fonctions à compter de septembre 2024. Cette nomination intervient deux mois après sa désignation comme envoyé spécial du Groupe scientifique pour le bassin du Congo (SPCB), un organisme indépendant dédié à la préservation de la deuxième plus grande forêt tropicale du monde.

Un parcours tumultueux au Gabon

Le retour de White sur le devant de la scène contraste avec les derniers mois de sa carrière au Gabon. Suite au coup d’État d’août 2023, l’ancien ministre, adepte du name-dropping qui saupoudrait ses conversations avec le nom d’Ali Bongo, s’était retrouvé dans la tourmente. Interpellé par le B2 (renseignements militaires) en septembre 2023, il a fait l’objet d’accusations graves : attribution illégale de permis forestiers, détournement de fonds publics et destruction de documents officiels. Les syndicats du secteur forestier avaient notamment pointé du doigt l’octroi irrégulier, par ses soins, de concessions dépassant les limites légales.

Malgré une assignation à résidence initiale, White a pu quitter le Gabon fin 2023, officiellement pour des raisons de santé. Son départ, facilité par des pressions diplomatiques, notamment de la secrétaire générale du Commonwealth, avait suscité des interrogations. Des rumeurs de corruption ont même entouré ce qui a été perçu par certains comme une «évasion» organisée.

La double nationalité : atout ou fardeau ?

Le parcours de Lee White amène à la question épineuse de la double nationalité dans la sphère politique. Son cas n’est pas sans rappeler celui d’Alberto Fujimori, ancien président péruvien d’origine japonaise. Si Fujimori avait mis en avant sa nationalité péruvienne pour accéder au pouvoir, il invoquera par après sa citoyenneté japonaise face aux poursuites judiciaires au Pérou.

La situation de White, bien que différente, illustre les complexités liées à la double allégeance. Sans xénophobie aucune, si sa nationalité écossaise lui a permis de quitter le Gabon dans des circonstances controversées, elle ne pose pas moins des questions sur la loyauté et la responsabilité des dirigeants binationaux envers leur pays d’adoption.

Pour «des raisons humanitaires, donc de santé, le palais a accepté qu’il aille se faire soigner à condition qu’il revienne au Gabon après cela», indiquait, justifiant le départ de Lee White, un haut fonctionnaire du ministère gabonais des Affaires étrangères. Dans le cas contraire, soulignait alors le même fonctionnaire de la centrale diplomatique gabonaise, «un mandat d’arrêt international pourrait être émis à son sujet». Où donc en est-on quant au dit mandat d’arrêt international ?

Un nouveau chapitre professionnel

Malgré la controverse, Lee White semble déterminé à poursuivre son engagement pour l’environnement à l’échelle internationale. Sa nomination au conseil d’administration de CTrees est saluée par Sassan Saatchi, PDG de l’entreprise, qui loue son expertise de plus de 40 ans dans la conservation des ressources naturelles.

En parallèle, son rôle d’envoyé spécial pour le SPCB lui confère une plateforme importante pour défendre la cause des forêts du bassin du Congo. White devra mobiliser son réseau et son expérience pour attirer l’attention, les partenariats et les financements nécessaires à la préservation de cet écosystème crucial.

Ces nouvelles fonctions marquent en tout cas un tournant dans la carrière de Lee White… loin des turbulences politiques gabonaises. Reste à voir comment il parviendra à concilier ce nouveau chapitre professionnel avec les questions en suspens sur son passé au Gabon.
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