En procédant ce lundi 2 septembre à l’ouverture de la 2e session ordinaire au Palais Omar Bongo, la présidente du Sénat, Paulette Missambo, a exhorté le CTRI à poursuivre et à aller plus loin et plus vite dans les actions initiées ces 12 derniers mois. Le gouvernement est quant à lui encouragé à ne pas compliquer davantage le travail des parlementaires.
C’est un Sénat en deuil du fait de la disparition le week-end écoulé de Jean Hilaire Ntsiri, sénateur retrouvé pendu à son domicile à Libreville, qui a ouvert les travaux de la deuxième session ordinaire ce lundi. Au-delà de cette note triste, l’occasion a été donnée à la patronne des lieux de louer les efforts entrepris ces 12 derniers mois par les autorités de transition en vue de l’amélioration des conditions de vie des Gabonais. Toutefois, elle a dit attendre mieux et plus.
«Le gouvernement et le CTRI doivent redoubler d’efforts, aller plus loin et plus vite au regard des nombreuses attentes des populations, en mettant un accent particulier sur la planification des actions, l’évaluation des politiques publiques, l’autosuffisance alimentaire, et pour ce qui nous concerne, rendre la décentralisation effective», a invité Paulette Missambo, non sans citer les «actions de solidarité» posées par les militaires depuis le 30 août 2023 au profit des populations, à l’instar de l’octroi des bourses aux élèves, des postes budgétaires aux administrations, l’attribution des parcelles à moindre coût, l’augmentation de l’offre de transport avec la réhabilitation des routes, la création d’une compagnie aérienne nationale, l’achat de bateaux pour promouvoir le transport maritime, la mise à disposition de taxis à moindre coût et la mise à disposition d’une enveloppe de 7 milliards de francs CFA pour chaque province dans le but de moderniser les infrastructures de base dans toutes les localités.
Programme chargé, l’aide du gouvernement sollicitée
Dans le cadre de cette 2e session ordinaire, les sénateurs s’attendent à travailler bien plus que lors de la précédente session. Ils seront, entre autres, amenés à examiner le projet de la Loi de finances de l’année 2025 et celui de la nouvelle Constitution dont l’avant-projet a été remis au président de la transition par le Comité national constitutionnel en fin de semaine dernière. Si Paulette Missambo a rappelé que le premier texte fixera pour l’année prochaine, la nature, le montant et l’affectation des ressources et des dépenses de l’État ; le second, un des principaux chantiers de la transition inscrits dans le chronogramme rendu public en novembre 2023, porte sur «la Loi fondamentale qui définira les institutions de l’État, organisera leurs relations et précisera les droits et libertés des citoyens». Aussi, a-t-elle dit attendre du gouvernement de transition un travail méthodique pour éviter toute précipitation au niveau du Parlement où devront également être analysés les projets de loi restés en latence et les ordonnances prises par le même gouvernement pendant l’intersession parlementaire.
«Je sais que vous saurez tenir votre place et la cadence de nos travaux comme lors des deux dernières sessions. Cependant, je saisis cette occasion pour appeler l’attention de Monsieur le Premier ministre sur le respect des dispositions de l’article 54 de la Constitution et des articles 8 et 9 du décret n°178/PR/ME/RICAAI, aux termes desquels les projets de textes qui sont transmis doivent comporter l’avis du Conseil d’État. De même, il serait souhaitable que le gouvernement opère une distribution équitable et simultanée des projets de loi entre le Sénat et l’Assemblée nationale afin de permettre une célérité du travail législatif pendant les sessions ordinaires. Cela nous évitera des séances de nuit, des auditions groupées des ministres pour tenir les délais, au risque d’altérer la qualité de notre travail du fait de la charge occasionnée par l’accumulation de textes essentiels», a invité la présidente du Sénat prédisant une session «particulièrement riche, intense et dense».