Me Gisèle Eyue Bekale, avocate de Sylvia et Nourredine Bongo Valentin, a exprimé de vives inquiétudes concernant les conditions de détention de ses clients, arrêtés après le coup d’État de fin août 2023 au Gabon.
Selon elle, le flou entourant leur dossier et les conditions de détention sont préoccupants, rapporte Gabon Review.
L’avocate confie que, malgré une année d’incarcération, elle n’a pu rencontrer ses clients que trois fois, toutes rencontres ayant eu lieu chez le juge d’instruction plutôt qu’à la prison centrale de Libreville. Elle dénonce des conditions de détention « préoccupantes », notamment pour Noureddin Bongo Valentin, qui serait en isolement complet sans possibilité de promenade, de visites, ou même d’appels. Sylvia Bongo Valentin, de son côté, ne recevrait aucune visite ni communication téléphonique.
Ces conditions sont critiquées alors que des plaintes ont été déposées en mai dernier à Paris pour « arrestation illégale » et « séquestration aggravée par des actes de tortures et de barbarie ». Les avocats français, dont François Zimeray, ont également signalé un manque de progrès après une première plainte classée sans suite en octobre 2023.
Me Eyue Bekale souligne que les perspectives de libération dépendent désormais exclusivement des militaires au pouvoir, dirigés par le général Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la transition. « Compte tenu de la dimension politique de ce dossier, les perspectives d’une libération ne dépendent ni de l’avocat ni du juge », précise-t-elle.
Sylvia et Noureddin Bongo Valentin sont inculpés pour des accusations graves de corruption, détournement de fonds publics, blanchiment de capitaux, et autres infractions. Tous leurs biens ont été saisis, y compris ceux acquis avant 2009, année de l’arrivée d’Ali Bongo au pouvoir.