En dix ans, Vladimir Poutine a réussi à rétablir l’influence militaire et diplomatique de Moscou sur le continent africain, au détriment des Occidentaux, et en particulier de la France, qui n’a pas voulu voir les dynamiques à l’œuvre côté russe et côté africain.
C’est l’un des basculements géostratégiques les plus spectaculaires de la décennie passée et c’est pourtant celui auquel les Occidentaux, accaparés par l’Europe et l’Asie, ont prêté le moins attention. En dix ans, la Russie a réussi à s’implanter, militairement et diplomatiquement, sur le continent africain, au point de chasser les forces françaises et américaines d’une partie du Sahel.
L’enquête, en trois volets, publiée par Le Monde à partir du 21 août, montre comment ce processus, lancé par Moscou dans la foulée de l’annexion de la Crimée et du début de l’intervention russe dans l’est de l’Ukraine en 2014, a été pensé et organisé par le Kremlin, qui a su mettre à profit l’héritage soviétique de la guerre froide, l’aveuglement français et le repli américain consécutif au fiasco de la guerre d’Irak.
L’intervention russe en Ukraine est suivie en 2015 de l’envoi de troupes et de l’aviation russes en Syrie pour sauver le régime Assad, que les Etats-Unis ont renoncé à combattre. C’est au Soudan en 2017, puis en République centrafricaine, que Moscou commence à mettre en œuvre sa stratégie africaine.... suite de l'article sur LeMonde.fr