Parmi les domaines jugés défaillants du règne d’Ali Bongo, figurait assez régulièrement la communication présidentielle. Déconnectée de la réalité des gabonais en vantant les réalisations introuvables aujourd’hui, abusivement dithyrambique à l’endroit de l’ex Chef d’État, points de presse vagues, creux et non maîtrisés, autant de critiques qui étaient souvent formulées aux anciens porte-paroles de la Présidence de la République. Pourtant, 11 mois après la prise du pouvoir par les militaires, la donne semble ne pas changer, elle aurait même empiré, selon de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise.
Àquoi sert réellement aujourd’hui Max Olivier Obame, porte-parole de la Présidence de la République ? C’est la grande interrogation que soulève sa nomination à ce poste hautement stratégique près d’un an après en ce temps de Transition. Nommé à la tête du porte-parolat de la présidence de la République au lendemain du coup d’Etat perpétré par la CTRI, Max Olivier Obame n’a tenu qu’un seul point de presse en un an. Un véritable paradoxe dans un contexte de transition où les populations doivent être informées de toutes les réformes et démarches au sommet de l’Etat. Pourtant, l’ancien conseiller Membre de la Haute Autorité de la Communication brille par son absence et son silence, de quoi s’interroger sur son rôle au sein de la présidence de la République.
Atone, muet, silencieux, invisible, inconnu de l’opinion ou presque pour une fonction médiatiquement exposée, autant d’adjectifs qu’on pourrait aisément lui accrocher, tant l’homme est particulièrement fantomatique depuis sa prise de fonction. Son absence et son atonie sont telles qu’elles feraient croire que Jessy Ella Ekogha, aux limites pourtant criardes, fut du moins dans la forme, un bien meilleur porte-parole. Faute n’est pourtant pas du manque d’actualités. Attributions des postes budgétaires à plusieurs départements ministériels, rétablissement des bourses scolaires dans les collèges et lycées, les nombreux rachats et prises de participations de l’État dans plusieurs entreprises, les rumeurs de Jeune Afrique, le Dialogue National Inclusif, la révision de la loi électorale, la dette galopante, l’établissement de la CNIE, le référendum et son débat sur le oui ou le non, les rumeurs sur l’organisation du scrutin présidentiel plutôt que prévu, autant de sujets d’actualité qui auraient nécessité amples explications de la part du porte-voix du Palais Rénovation.
Un Palais présidentiel sans voix ?
Seulement, près d’un an après sa nomination, l’opinion cherche toujours la conférence de presse référence de celui qui était encore naguère considéré comme un crack de la communication. Mieux, le Chef de file de la Transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a pu constater et relever lui-même publiquement à Tchibanga, lors de sa tournée républicaine, l’atonie de son Département Communication en pointant du doigt une absence stridente de communication.
S’insurgeant contre le manque criard de riposte de son camp, le Président de la Transition, lançait sa salve en ces termes. « C’est vous les hommes politiques, c’est la politique non? Il vous attaque en politique, répondez en politique. S’il sort avec les fusils nous les militaires on va sortir. C’est le champ politique, répondez. Ils ont peur de répondre à Bilie-By-Nze c’est ça le secret (…) allez lui répondre devant les écrans je vais voir, faites des face-à-face. S’il sort avec des fusils nous allons sortir avec les fusils, mais il parle politiquement, répondez lui politiquement et vous lui prouvez qu’il a tort et que vous êtes avec moi », avait-il invité sa communication à riposter. Et même cette soufflante du Chef de l’Etat n’a pas suffit à faire sortir son porte parole de sa torpeur.
Le procès en incompétence qui était fait à ceux qu’on appelait « les collégiens du bord de mer », notamment à Jessye Ella Ekogha, se trouve ici battu en brèche, car Max Olivier Obame, supposé As de la communication, peine toujours à se signaler à son avantage depuis qu’il occupe le poste de porte-parole de la Présidence de la République. Sa seule apparition, il y a près d’un an, le 30 septembre dernier, se résume en un point de presse expédié de façon cavalière. La voix tremblante et étrangement stressé, l’ancien conseiller membre de la HAC s’était alors borné à donner aux Gabonais des informations qu’ils avaient déjà. Toute chose qui ferait penser auprès d’une certaine opinion que le costume lié à cette fonction semble énorme pour l’enseignant du Département de Communication à l’Université Omar Bongo.... suite de l'article sur Autre presse