Annoncé en décembre 2023, sept mois après, l’octroi des 500 postes budgétaires au profit des professionnels des médias publics ne serait pas effectif, selon les syndicats du secteur qui prévoient désormais le dépôt d’un préavis de grève cette semaine. Ce qui devrait contraindre la tutelle et les services compétents instruits par les militaires à sortir de leur silence sur le sujet.
La retransmission des festivités liées à la célébration du 64e anniversaire de l’Indépendance serait-elle déjà compromise à moins de trois semaines de la fête du 17-Août ? Si cette éventualité est à peine imaginable, il n’en demeure pas moins qu’au siège des groupes Gabon Télévision et Radios Gabon des murmures se font de plus en plus entendre ces derniers temps, surtout lorsqu’est évoqué le sujet lié à l’octroi de 500 postes budgétaires au profit des agents de l’audiovisuel public en attente depuis sept mois. Où en est-on exactement ? Qu’est-ce qui bloque ? Qui est censé faire quoi pour que le dossier avance ? Où se situe le problème ?
Ces questions, les professionnels des médias publics se les sont à nouveau posés ce lundi 29 juillet à la Maison Georges Rawiri. Lassés d’attendre, les syndicalistes envisagent d’ailleurs de déposer un préavis de grève cette semaine sur la table de la ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong. Un préavis de grève de huit jours dont la non-satisfaction pourrait conduire au lancement d’une grève. D’où l’inquiétude sur la retransmission prochaine du défilé militaire dans un peu plus de deux semaines.
Le 11 décembre 2023 pourtant, dans son communiqué n°33, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) avait précisé que l’annonce de cet octroi de nouveaux postes budgétaires était une instruction du président de la Transition visant à «remédier à la situation de précarité sociale» des personnels des médias publics. Le général Brice Clotaire Oligui Nguema aurait-il menti ou serait-ce «les services compétents de l’État» chargés de ce dossier qui se refusent à mettre en application les instructions de leur «patron» ? À moins que le problème soit plutôt d’ordre financier.
Bien que présenté par les militaires au pouvoir comme un «secteur important pour la vie de la nation», les hommes et femmes des médias publics qui y exercent et dont certains attendent leur intégration depuis plusieurs années ne sont peut-être pas prioritaires comparés à d’autres professionnels dans d’autres secteurs, à l’instar de la santé et de l’éducation…ou la défense. Ils attendront que tout le monde soit servi.