Les armées françaises et gabonaises ont inauguré mardi une école d’administration militaire
dans la base française à Libreville, symbole d’un "nouveau partenariat" axé sur la formation
en parallèle de la réduction de la présence française en Afrique.
"Ce transfert est une volonté partagée de nos deux présidents qui ont décidé (...) de faire ce
camp général de Gaulle un pôle de formation mixte" a déclaré le général Régis Colcombet,
directeur de la coopération de sécurité et de défense du ministère français des Afaires
Etrangères, lors de la cérémonie d’inauguration de l’Ecole d’administration des forces de
défense de Libreville (EAFDL).
Le camp de Gaulle est une des dernières bases militaires françaises en Afrique et abrite de
manière permanente environ 350 éléments français du Gabon (EFG).
Le nombre des EFG devrait l’an prochain être réduit à 200, essentiellement consacrés à la
formations des forces de défenses gabonaises, mais aussi d’autres pays africains, à
l’administration d’un état-major.
Le site abritera également une académie de protection de l’environnement et des ressources
naturelles (APERN) destinée à former des cadres notamment à la lutte contre le braconnage
ou le combat dans la jungle.
Ces écoles, sous commandement gabonais, illustrent la volonté de la France d’"une présence
visible moindre" en maintenant "un accès logistique, humain, matériel à ces pays, tout en
renforçant notre action qui réponde (à leurs) aspirations", avait expliqué Jean-Marie Bockel,
l’"envoyé personnel" du président Macron pour l’Afrique, devant les sénateurs mi-mai.
"Nous avons une relation de partenariat de longue durée entre le gouvernement et la France
et mérite qu’elle soit revue et adaptée au contexte du jour" a précisé le général Jean Martin
Ossima Ndong, secrétaire général du ministère gabonais de la Défense nationale.
Le général Brice Oligui Nguema, président de la transition, a pris le pouvoir au Gabon en aout
2023 après un putsch destituant Ali Bongo, et promis un retour du pouvoir aux civils en 2025,
après des élections "libres et transparentes".
Cet engagement a été bien accueilli par les partenaires internationaux du Gabon, après 55
ans de pouvoir dynastique de la famille Bongo.
La France, ancienne puissance coloniale, a essuyé ces dernières années plusieurs revers en
Afrique, notamment au Mali, au Burkina Faso et au Niger, où des coups d’État ont porté au
pouvoir de nouvelles autorités qui ont remis en cause les liens politiques et militaires avec
Paris. Elle y fait face à la concurrence croissante de la Russie, de plus en plus influente en
Afrique.
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