La restructuration des entreprises publiques et établissements du même type en République gabonaise, demeure un véritable challenge pour nos autorités. De l’Office du chemin de fer Transgabonais (Octra) à la PostBank en passant par la Banque gabonaise de développement (BGD), les liquidations ont la fâcheuse tendance de se transformer en fond de commerce pour les liquidateurs. Idem pour la restructuration des entreprises publiques comme on a mainte fois pu l’observer avec le cas de la Société gabonaise de transport (Sogatra). Pour tenter d’y mettre un point final, le ministre de l’économie et des participations, devrait bientôt se voir doter d’une enveloppe financière permettant un apurement de ces procédures.
C’est l’un des gros points noirs de l’administration Ali Bongo. Outre des arriérés de paiement cachés à la nouvelle administration qui ont fait grimper la note de l’endettement comme on a pu le constater récemment avec un niveau réel de 70,5% au lieu de 56% du PIB, Ali Bongo et sa suite ont pris un malin plaisir à créer un certain nombre d’entités publiques aux missions multiples. Souvent superposées à celles des départements ministériels, les missions de ces établissements publics et autres entreprises publiques, ont fini par être à l’origine de leur disparition. C’est le cas de l’ANGTI, de la BGD, de la Poste SA et de cet ensemble de structures qui constituent aujourd’hui un goulot d’étranglement pour les finances publiques.
Résultat, entre restructurations pour les unes et liquidation pour les autres, la situation actuelle et réelle de ces établissements publics tend vers un statu quo. C’est donc pour tenter de résoudre cette problématique que le ministre de l’économie et des participations, Mays Mouissi, a présenté au conseil des ministres de ce jeudi, l’état des opérations de liquidation et de restructuration de ces 26 entreprises et établissements publics actuellement en état de mort cérébral ou sous assistance respiratoire. Objectif, inclure dans la prochaine loi de finance, « les montants nécessaires aux règlements des dettes et des plans sociaux des structures, afin de finaliser rapidement les liquidations ».
Mettre fin à une gabegie savamment orchestrée
En faisant cette recommandation, le ministre de l’économie, qui doit trouver des marges de manoeuvre permettant à la fois de relancer l’économie à travers la consommation et la réduction des dépenses publiques, entend donc mettre un terme à une forme de gabegie silencieuse qui s’était installée dans ce volet méconnu de la gestion des finances publiques. Étant entendu que certains liquidateurs en avaient, selon plusieurs sources concordantes, fait un fond de commerce. Avec en ligne de mire la suppression définitive de la ligne budgétaire dédiée à la « restructuration des entreprises publiques » alimentée chaque année à hauteur d’au moins 12 milliards de FCFA, cette initiative devrait permettre à moyen terme, de faire des économies.