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Gabon : Sur les traces de Jean Ping en 2016, Albert Ondo Ossa revendique le fauteuil présidentiel
Publié le jeudi 13 juin 2024  |  Gabon Review
Albert
© RFI par DR
Albert Ondo Ossa, candidat à l`élection présidentielle au Gabon pour Alternance 2023
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Convaincu d’être le gagnant de la présidentielle de 2023, Pr Albert Ondo Ossa appelle à un retour à l’ordre constitutionnel marqué par son installation à la tête du Gabon. «Moi, je suis un président élu», a déclaré le candidat consensuel d’Alternance 2023 sur RFI. Si avec les résultats officiels du Centre gabonais des élections (CGE) il avait été déclaré deuxième avec 30,77% des suffrages exprimés, il appelle à la publication des «véritables résultats» et invite la Cour constitutionnelle à prendre une décision. Pour lui, la transition va à la dérive.

Au Gabon, comme Jean Ping à l’issue de la présidentielle de 2016, le Pr Albert Ondo Ossa se considère comme le «président élu». Après une période électorale plutôt marquée par le rejet du système Bongo/PDG incarné par Ali Bongo déchu à l’issue de la proclamation du scrutin qui faisait de lui le vainqueur avec 64,27% des suffrages exprimés, puis l’annulation de ces résultats par les militaires qui ont pris le pouvoir le 30 août 2023 ouvrant une période de transition dans le pays, le candidat consensuel de la plateforme Alternance 2023 remet en cause le processus de transition en cours.

Il appelle à un retour à l’ordre constitutionnel marqué par son installation en qualité de président de la République. «Les résultats existent, les personnes habilitées les ont publiés. Ce n’est pas une supposition, c’est une réalité, véritablement», a-t-il déclaré à RFI. Alors que les résultats officiels publiés par le Centre gabonais des élections (CGE) faisaient de lui le deuxième avec un score de 30,77% il assure, «il faut que les véritables résultats, qui existent, soient publiés et que la Cour constitutionnelle prenne une décision selon les résultats qui existent».

«La seule sanction qu’on a, c’est celle du 26 août»

Passant presque inaperçu avant d’être désigné par d’importantes personnalités politiques qui en amont avaient abattu un travail de terrain pour contrer l’ex-parti au pouvoir, le professeur d’université est convaincu «d’être au cœur des Gabonais» et croit en ses chances de gagner des élections sans ces personnalités qui pour la plupart, occupent de hautes fonctions au sein de la Transition. «Isolé par rapport à quoi ? C’est ça la vie politique, les avis politiques se discutent, mais quelle est la sanction ? C’est l’urne. Allons-y dans les conditions normales où tout le monde se reprend et on verra», a-t-il avancé.

«Or la seule sanction qu’on a, c’est celle du 26 août et les résultats existent. Le reste n’est que véritablement superfétatoire», a dit le Pr Albert Ondo Ossa. «Moi je parle en toute connaissance de cause parce que je sais que le peuple gabonais a approuvé le mien. C’est ce qui me donne une légitimité populaire», a soutenu le Pr qui ne croit par ailleurs pas, en l’organisation des élections en 2025 conformément au chronogramme de la Transition. Il accuse les autorités de la transition d’avoir les mêmes pratiques que le pouvoir déchu à l’instar de l’organisation du Dialogue national inclusif et craint «un recul vers l’ordre ancien, le système Bongo-PDG».

«Pas de fausse transition, pas de gens qui s’imposent»

«Il faudrait oublier le Dialogue», estime le Pr pour qui cette rencontre n’aura aucun impact sur la réforme attendue du pays. Pour lui, «c’est un président de la République qui s’est présenté à une élection avec un programme qui, sur la base de ce programme, propose des réformes». «Pas de fausse transition, pas de gens qui s’imposent et qui nous ramènent effectivement le système Bongo-PDG. Moi, je suis un président élu, je ne prends pas la place d’un président en transition», a-t-il argué. «Je suis là et cela dépend des Gabonais qui ont porté leur suffrage sur ma personne. J’ajoute que la seule manière de revenir là-dessus, c’est de faire une autre élection et voir ce dont effectivement les autres sont capables. C’est tout», dit-il.

Selon le CGE en 2023, 846 643 électeurs étaient attendus aux urnes parmi lesquels 22 364 bulletins blancs ou nuls, 457 288 suffrages exprimés pour un taux de participation de 56,65%. En lice, 14 candidats dont Jean Delors Biyoghe (0,28%), Ali Bongo Ondimba (64,27%), Gérard Ella Nguéma (0,27%), Jean Romain Fanguynovéni (0,28%), Axel Stophène Ibinga (0,25%), Victoire Lasseny Duboze (0,48%), Pierre Claver Maganga Moussavou (1,13%), Joachim Mbatchi Pambo (0,21%), Abel Mbombé Nzoundou (0,23%), Jean Victore Mouanga Mbadinga (0,23%), Emmanuel Mvé Mba (0,31%), Thierry Michel Ngoma (0,18%), Albert Ondo Ossa (30,77%) et Gervais Oniane (0,80%).
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