« Si vous voulez qu’une chose soit bien faite, faites-la vous-même. » Cette citation de l’Empereur Napoléon Bonaparte sied bien à la posture que devrait prendre le président de la Transition le Général Brice Oligui Nguema face à l’attentisme affiché par les membres du gouvernement sur le dossier lié à l’augmentation vertigineuse du prix du billet de bateau sur la ligne Port-Gentil-Libreville-Port-Gentil. En effet, depuis plusieurs mois, et ce, malgré le constat accablant du refus de l’application de l’article 4 de l’arrêté n°001274/MEEDD/MBCPFP/MPERH du 07 aout 2013 par la Direction générale des hydrocarbures, le ministère des Hydrocarbures et celui de l’Économie traînent des pieds pour faire aboutir ce dossier qui a une incidence sur le panier de la ménagère.
Depuis la hausse des prix des billets passant de 35 000 FCFA à 42 000 FCFA le 15 avril dernier, les populations ne savent plus à quel saint se vouer. Il faut dire que malgré les multiples interpellations notamment du Collectif citoyen pour la lutte contre la vie chère à Port-Gentil, le gouvernement, en l’occurrence le ministère du Pétrole et plus particulièrement la DGH, à qui incombe l’application de l’article 4 de l’arrêté n°001274/MEEDD/MBCPFP/MPERH du 07 août 2013 instituant un gasoil industriel et qui exclut les sociétés exerçant dans le secteur « fluvial et maritime intérieur », a décidé de maintenir le statu quo.
Les ministères de l’Économie et des Hydrocarbures à l’origine du blocus
Pour justifier son inaction qui saborde de manière volontaire la politique de lutte contre la vie chère impulsée par les plus hautes autorités en tête desquelles le Chef de l’État, le directeur général des Hydrocarbures, Ernest Ndong Nguema n’a trouvé d’autre échappatoire que de brandir une supposée abrogation dudit arrêté remplacé, dit-il par l’arrêté n°0003/MDDEPIP/MPH du 29 janvier 2016 déterminant les modalités de fixation des éléments de la structure des prix des produits pétroliers mis à la consommation.
Sauf qu’en consultant le dernier arrêté cité, celui-ci n’abroge en rien l’arrêté n°001274/MEEDD/MBCPFP/MPERH du 07 août 2013, mais revient simplement sur les éléments qui composent la structure des prix. Toute chose qui démontre clairement que le blocage observé dans ce dossier provient d’une volonté de pourrissement imputable non seulement aux responsables du département des Hydrocarbures, mais aussi de l’Économie qui sont selon l’arrêté N° 05655/PMCG du 28/12/2009 portant création, attributions et composition de la Commission nationale des prix des produits pétroliers, sont membres de plein droit.
Pour rappel, cette commission est entre autres composées d’un représentant de la Primature, d’un Conseiller du ministre en charge des Hydrocarbures ; d’un conseiller du ministre en charge de l’Économie ; du directeur général des Hydrocarbures ; du directeur général de l’Économie ; du directeur général des Impôts ; directeur général des Douanes et Droits Indirects et du directeur général des Caisses de stabilisation et de péréquation. Autant d’intelligence qui depuis bientôt trois mois peinerait à mettre en musique l’ambition du président de la Transition de soulager le calvaire des populations empruntant le bateau comme moyen de transport, surtout en cette période de vacances. Le Général Brice Oligui Nguema appreciera ! !