Lancée dans la foulée de la prise du pouvoir par les militaires au Gabon, l’Opération Dignité se poursuit. Alors qu’elle a déjà permis l’inculpation de 20 personnes, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville a récemment annoncé que d’autres interpellations sont à prévoir. Notamment à l’étranger où des enquêtes ont été initiées contre des personnes soupçonnées de détournement et de blanchiment de fonds publics importants au préjudice de l’État gabonais.
Au Gabon où le ministre de la Justice, Paul-Marie Gondjout, prévenait déjà en octobre 2023 que l’opération Dignité était partie pour durer et qu’elle n’avait pas de limite, André Patrick Roponat, le procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, a annoncé le 28 mai qu’elle se poursuit. Lancée dans la foulée de la prise du pouvoir par les militaires le 30 août, cette opération qui entend punir les exactions commises sous l’ère Ali Bongo a selon le procureur, déjà abouti à l’interpellation de 20 personnes inculpées par le magistrat instructeur de détournement des fonds publics, blanchiment de capitaux et association de malfaiteurs, entre autres.
Si parmi ces personnes se comptent l’épouse du président déchu et leur fils aîné, André Patrick Roponat assure qu’après ouverture d’information par le parquet de la République, «le juge en charge des dossiers continue de poser ses actes conformément à la loi et dans le strict respect de l’article 4 du Code de procédure pénale qui impose le secret au cours de l’instruction». Révélant que cette opération a tout aussi «permis la saisie de plus de sept milliards de francs CFA et plus de 300 véhicules restitués à l’État», il a rappelé que cette opération qui vise l’assainissement de la gestion des biens publics «n’épargne aucun domaine».
«Ainsi en est-il de tout ce qui concerne le patrimoine mobilier et immobilier de l’État», a déclaré André Patrick Roponat. «Par ailleurs, la justice a initié des enquêtes à l’étranger concernant des personnes soupçonnées de détournement et de blanchiment des fonds publics importants au préjudice de l’État», a informé le procureur de la République sans les citer. «Eu égard à ce qui précède, d’autres interpellations et inculpations restent à prévoir», a-t-il fait savoir.