Promise par Ali Bongo à Xi Jinping en avril 2023, la construction d’une base navale chinoise sur la presqu’île de Mandji à Port-Gentil, projet qui est loin d’enchanter Paris, ne devrait pas manquer d’être mis sur la table des négociations qui démarrent ce mardi 28 mai en France, à la faveur de la visite officielle du président de la Transition du Gabon.
Un accord de principe avait été donné par la partie gabonaise. La presqu’île de Mandji, à Port-Gentil, devait donc accueillir un complexe militaire dirigé par la Marine de l’Armée populaire de libération (MAPL). Celui-ci prévoyait notamment une première base sur la façade atlantique et une seconde sur le continent. Plus d’un an après et alors qu’un militaire est à la tête du pays, aucun signe de la concrétisation de ce projet n’est visible au moment où la coopération sino-gabonaise célèbre ses 50 ans. Le général Brice Clotaire Oligui Nguema semble volontairement faire tarder les choses. À moins que ce ne soit une stratégie de Libreville qui souhaite s’en servir pour peser sur les négociations qui démarrent ce mardi 28 mai à la faveur de la visite officielle du président de la Transition en France.
Cher aux autorités de Pékin dans leur bras de fer contre l’Occident, ce projet n’enchante pas Paris et encore moins son allié américain. «Les États-Unis tentent depuis plusieurs mois de mobiliser Paris afin de mener un lobbying coordonné auprès de Libreville», croit d’ailleurs savoir Africa Intelligence. En tacticien, le général-président gabonais devrait donc jouer sur les inquiétudes exprimées par les deux alliés pour obtenir de ceux-ci quelques avantages.
Si le Gabon venait à accepter l’installation de la base navale chinoise sur son sol, il ouvrirait ainsi l’Atlantique nord aux navires militaires chinois. Une perspective qui inquiète particulièrement Washington qui était déjà parvenu à dissuader la Guinée équatoriale d’accepter la même proposition de la Chine avant que celle-ci soit faite au Gabon.